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Ceci n’est pas un programme
La révolution a eu lieu en 2011. À la suite des Printemps Arabes, le mouvement a gagné l’Europe, et toute une large partie du monde, et ce mouvement, l’Haraka, a été victorieux. C’est sur cette base qu’ont été écrites les nouvelles qui constituent ce recueil.
Car le livre prend la forme d’une fiction, qui se passe en grande partie en 2021, dix ans après la victoire. Et cette forme, la fiction, des personnages, des histoires multiples, de gens, de lieux, évitent l’écueil d’être, justement, un programme.
Chaque chapitre est une histoire en soi. Une histoire ? À peine. Un morceau de vie. Un endroit, quelques personnages, le surgissement d’un avion, une rencontre, de l’émotion parfois (ah, ce seul chapitre qui se passe pendant l’insurrection !), des discussions. Et c’est la première raison pour laquelle il ne peut pas être question ici de programme.
C’est que les personnages ne sont jamais d’accord entre elleux. Et que le récit ne tranche jamais, pour la bonne raison que les discussions entre personnages sont le reflet des divergences de points de vue entre les auteur-es.
Le monde de l’Haraka va comme il va, cahin-caha, on se débrouille avec les ruines et le peu qu’on arrive à construire après un net recul du recours aux technologies. Et des questions surgissent tout le temps. Et des conflits perdurent. Avec des options, des futurs à inventer. La différence par rapport à l’Antémonde, celui d’avant l’Haraka (en clair, le nôtre), c’est que les bases de réflexion ont changé. Tout le monde a commencé à apprendre à s’organiser collectivement, et un certain nombre de vieilles casseroles ont été évacuées de la discussion : il n’est plus question de débattre de l’identité nationale, de l’intérêt de l’économie de marché, ou des mérites de tel ou telle candidat-e aux élections. Pour autant, on constate bien que les femmes hétéro font encore la lessive bien plus que leurs mecs.
C’est une autre raison pour laquelle Bâtir aussi n’est pas un programme : dans le monde de l’Haraka, tous les problèmes sont loin d’avoir été réglés. Les dominations sont chamboulées, mais elles n’ont pas pour autant disparu. Les conflits entre certaines individualités et les intérêts collectifs sont bien présents. D’autant plus que dans un monde à peu près désindustrialisé, la vie doit tout le temps être pensée sous l’angle de la faiblesse des ressources.
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On devrait pouvoir trouver le livre dans toutes les bonnes librairies. Il existe aussi un site sur lequel on peut le commander, ou bien télécharger gratuitement une version électronique : https://antemonde.org/
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