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Au nom du Père

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Encore et encore, les violences faites aux femmes et aux enfants sont minimisées jusque dans les tribunaux. Témoignage acerbe d’une femme décrivant les mécanismes qui l’ont amenée à subir les violences patriarcales au sein d’un couple.

Chers messieurs ! (pas tous, seulement le haut du panier, la crème de la crème, les meilleurs quoi !) ,

Vous voulez pouvoir violer impunément ? Frapper femme et enfants ? Pas de problèmes ! Cela est fort aisé et vous le savez !

Déjà, si possible, violez votre propre compagne ! Cela sera tellement humiliant pour elle qu’elle mettra beaucoup de temps avant d’en parler, bien trop de temps, suffisamment pour que ce « retard » de parole vous soit favorable. Si possible, parlez de ce que vous avez fait à votre entourage, qui confirmera alors que faire cela à sa compagne, ce n’est pas un viol comme elle vous l’affirme pourtant. C’est juste une relation normale dans un couple. Puis la bloquer, c’était juste comme ça, pour pimenter un peu une vie sexuelle devenue si frustrante par tant d’absence. Votre entourage ne se retiendra d’ailleurs nullement de le faire comprendre à votre compagne elle même : « Bein alors ? Qu’est ce que tu t’es imaginé ? Ce n’est pas un viol ma cocotte ! Tu dois quand même comprendre qu’il a des besoins, et que dans un couple, ses besoins, c’est à toi de les assouvir ! ». A force de se le faire entendre dire, elle doutera elle-même de ce que vous lui aurez fait et en viendra peut être même à culpabiliser de son non consentement au moment des faits. Elle se dira donc que c’était de sa faute ! (Ce sera là un coup de maître. Mais vous y arriverez, faites moi confiance !) Parlez en également à vos simples collègues de travail ! Cela peut paraître un peu loufoque, mais lorsque, surpris, ils vous demanderont tout naturellement si vous avez le moindre souvenir d’avoir pu faire ça, vous pourrez jouer la carte de l’amnésique à qui votre compagne insuffle par on ne sait quel moyen des faux souvenirs dans votre esprit.

Si possible, frappez-la à l’occasion. D’abord seulement un peu. Je vous conseille, pour commencer, une petite gifle vive, celle qui claque, qui surprend, qui la laissera interloquée et qui lui fera afficher face à vous, pour votre plus grand bonheur, des yeux de crapaud qui viendrait d’échapper au trépas sur une autoroute à l’heure des grands départs en vacances. Ce regard là, il vous fera rire longtemps, croyez- moi ! Ensuite, vous pourrez augmenter la cadence, puis varier également les plaisirs. Les petits coups de têtes, les empoignades qui lui laisseront de jolis petits souvenirs de vos doigts sur ses bras (là non plus, ce ne sera nullement de votre faute si elle marque vite !), les coups de poings, mais pas trop souvent, c’est plus compliqué de s’assurer que ça ne laisse pas beaucoup de traces (à moins de bien viser). Les coups de genoux dans les jambes sont naturellement à privilégier une fois que vous l’aurez plaquée contre un mur (pas d’inquiétudes quant aux marques que cela peut laisser, rappelez-vous, elle n’arrive pas à se déshabiller, et a donc naturellement proscrit robes ou jupes, enfin tout ce qui laisserait échapper un centimètre de peau). Si elle a des problèmes de santé, utilisez les ! Vous pourrez donc aisément justifier que vous n’avez rien fait : non, vous ne l’avez jamais assommée. Si elle a perdue connaissance, « c’est à cause de sa maladie M’dame Le président », et pas en raison des gifles que vous lui avez mises, ni à cause d’un bon petit coup de coude dans la nuque, ni d’une autre manière dont elle n’aura même pas idée.

Mais surtout, dites lui bien que tout cela est de sa faute. Justifiez-vous comme vous le voulez, elle est trop chiante, pas assez accueillante, pas assez chaleureuse, pas assez amoureuse, trop ceci, pas assez cela, de toute façon, tout marchera, alors n’hésitez pas !

Ensuite, frappez les enfants en disant bien à leur maman, que c’est bien à cause d’elle si vous êtes obligé d’en arriver là. Aucune inquiétude là non plus ! Vous êtes juste un bon père qui veillez à donner à vos enfants une bonne éducation que votre compagne est incapable de leur donner. Vos garçons, elle est en train d’en faire des « grosses chialeuses ». Les gifles, les fessées, les insultes, les crachats, les coups de poings, les « taquets »...cela est bien connu, ce sont là les bases d’une bonne éducation prônant l’amour, le respect et la bienveillance. Comme votre compagne n’est pas d’accord avec vos méthodes et qu’elle vous le fait savoir, "éduquez" donc vos enfants en son absence en disant bien aux enfants de ne surtout rien dire à leur maman sinon à cause d’eux elle mourra. S’ils pleurent après une "petite tapette", et que leur mère, alors présente, se saisit du téléphone pour appeler la police, criez bien aux enfants qu’à cause d’eux, vous allez aller en prison et qu’ils ne vous verront plus jamais.

Empêchez-la de travailler. C’est très important ! Imaginez qu’elle puisse être indépendante ! Elle pourrait alors partir, avoir l’idée saugrenue de quitter ce petit paradis sur terre que vous avez mis tant de temps à lui confectionner... Elle qui avait de beaux projets professionnels et les facultés de les mener à bien...Vous, au moins, vous lui offrez cette vie où elle n’a qu’à profiter de votre sincère générosité qui ne dépend que de votre bon vouloir.

Coupez-la également du monde extérieur : « Non, tu ne viens pas avec moi. De toute façon MES amis ne veulent pas te voir, ils ne t’aiment pas. Mais rassure toi, pour les moucher je leur ai dit que toi non plus tu ne pouvais pas les sentir ! » Grâce à votre sens pratique, personne ne perdra son temps à essayer de comprendre pourquoi ils n’ont jamais rencontré la femme avec qui vous partagez votre vie depuis une dizaine d’années et avec qui vous avez deux enfants. Vous ferez ainsi d’une pierre deux coups : d’une part, vos amis, qui ne l’auront pourtant jamais vu, pourront témoigner de sa possessivité à votre égard, de son naturel détestable et peut être un peu dépressif (c’est vrai qu’avant de vous connaître elle rigolait un peu plus...mais elle n’aime pas votre humour...elle n’y connaît rien en fait) d’autre part, sans avoir qui que ce soit autour d’elle, elle aura nettement moins de possibilité de comprendre ce qu’il se passe et d’en parler. En parler à qui ? Elle ne pourra en parler qu’à vous ! Mouah ah ah ! Vous êtes trop fort !


ps

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