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Réponse et soutien, au texte j’aimerais squatter la piste de danse...

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Réponse et soutien, au texte j’aimerais squatter la piste de danse...
Nous ne sommes pas seul(e)s et nous ne nous tairons plus !

J’aimerais, moi aussi, squatter la piste de danse en toute tranquillité !
Ou
Je ne suis pas une bizarrerie avec laquelle on peut jouer !

Je suis un homme, blanc, trentenaire, handicapé, anar. Et bien plus encore !

Vendredi soir, puis samedi soir,

  • on m’a touché les épaules en me disant « oh mon pauvre c’est bien que tu sois la »
  • on m’a agressé parce qu’on voulait absolument « m’aider »
  • on m’a traîné (moi et mon fauteuil ) en me prenant à la gorge parce que je me défendais tout en étant agressé.
  • on m’a dévoré des yeux : un tas de fois...
  • on m’a demandé qu’est ce qui m’est arrivé ? un tas de fois
    Grand classique
  • on a pris les poignées de mon fauteuil, on m’a secoué en disant « eh c’est marrant vient je te promène ! »
  • on ne m’as pas pris au sérieux quand j’ai demandé à une personne de me foutre la paix.

Et j’en passe...Tout ça entre 19h30 et 23h30 !

Ras-le bol !

Je fais tout de suite tomber ce mythe :

c’était une soirée en mixité ! Il y avait des valides et des personnes mises en situation de handicap.

c’était un festival public et il y avait un tas d’anar, de punks, de redskins ,de hippys. Ça n’a pas multiplié pour autant le nombre de soutiens et d’aides (quand j’étais agressé moralement ou physiquement) ainsi que le nombre de réflexions et de gestes tordus.

ça arrive aussi dans toutes les villes, villages, squats où je passe régulièrement. Sauf quand je reste collée aux copain/ines.

Ce qui fait tomber l’autre mythe : « parce qu’on est en milieux anarco/punk et militant »

J’ai le droit à ce type d’attitudes dans les espaces les plus politisés et radicaux que je connaisse. Eh oui !
Pourquoi ce petit texte ?
Parce que je n’ai pas envie de déserter vos soirées et vos luttes !
Parce que quand deux potes jouent, j’aimerais ne plus avoir à quitter la piste de danse en pleurant.
Parce que je suis fatiguée de mettre en place un tas de stratégies pour passer des moments agréables et anodins pour beaucoup.

Parce qu’il y a encore du taf. Beaucoup de taf. Beaucoup beaucoup de taf !
Parce que ce week-end là, nous n’étions que 2 personnes en fauteuil. Et je comprends pourquoi certainEs désertent.

Parce que ça suffit !
Parce que j’ai l’impression d’être dépossédée de mon corps. Qu’il appartiendrait à tout le monde. Il n’y aurait qu’à le commenter et se servir...
Parce qu’on commence à parler d’antivalidisme et d’anti-capacitsime mais il y a un sacré écart entre le discours, les pratiques et la vie.

Parce que je continuerai à aller en soirée, en concert, aux manifs, à prendre part à vos/nos luttes... Et à danser jusqu’au bout de la nuit !

Ça s’est passé pendant le festival des bonne z’ambiances (sic) à Plélan-le-Grand (35) le 14 et 15 septembre dernier. Mais ces postures envers ma personne, c’est quasi systématique : dans tous les espaces et en tout temps.

Je ne crois plus depuis longtemps aux espaces "safe" et à la bienveillance dégoulinante. En revanche, quand je me retrouve dans des espaces où j’ai à priori "confiance", il est vrai que j’aimerais être moi aussi au repos (au moins quelques heures) de la "relouterie"- des agressions de la vie quotidienne.
Ce n’est pas le cas ! C’est très loin d’être le cas.
Il y a toujours la petite réflexion qui fait grincer des dents. La remarque déplacée !
Il y a encore beaucoup de travail. Et chaque espace pourrait s’y mettre encore plus sérieusement.
Et plus particulièrement la scène anarco/punk et les espaces politisés. Parce que ce week-end là, un bout de ma confiance a été mis à mal.

C’était il y a quelques temps et j’ai un peu de mal à passer à autre chose. J’annule des choses prévues depuis longtemps de peur de revivre encore une fois les même situations. Je me pose un tas de questions. Je me demande si c’est moi qui provoque ça. J’en arrive même à minimiser les choses. C’est absurde !

On y retourne le lendemain. Pour se prouver à soi-même qu’on est capable. "Il y a pas moyen, j’y ai toute ma place aussi !". A quoi bon !?
Bien sûr, vous pourrez dire "quelle relou celui-là, elle n’a qu’à pas y aller...dans ces espaces qui le mettent tant en insécurité"

Sauf que ces soirées /ces événements, parfois c’est chouette quand même ; croiser des tas de copines, faire la fête ensemble, s’amuser sur une piste de danse, découvrir le travail de copain/ines, se donner des rendez-vous. C’est des moments pour décompresser.

Qui tergiverse quasi-systématiquement pendant des jours pour savoir si ielle va à telle soirée ou pas ?

Ce texte aborde les espaces de fêtes mais il vaut aussi pour les rencontres politiques.
Ce texte s’adresse aux alliéEs potentiel.le.s, aux camarades : féministes, anticapacitistes, anarchistes, camarades d’extrême gauche. Ce texte s’adresse aux personnes Valides !

Il s’adresse à celleux qui parlent d’intersectionnalité à tous bouts de champs et qui ne vivent pas comme ils/elles se targuent de penser !
S’excuser et être désoléEs ne suffit pas. Concrètement, comment on pose les choses ?

Pourquoi je répond à ce texte ?
parce que vivant des comportements et des situations un peu similaires, je viens par ce texte dire que personne n’est le/la seule à vivre ce genre de situations, on est nombreux/ses même si l’on se sent minoré, minoritaire et invisibles. Je viens en allié dire que l’on ne se taira plus ,que de tels comportements qu’ils soient racistes, sexistes, homophobes, validistes etc... ne passerons plus !
merci pour le texte original qui donne de la force et fais taire le renoncement !

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