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Projection du docu « Zad, la reconquête » à l’Avenir

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Appel à venir accueillir comme il se doit avec Romain Saillant, signataire d’une COP à la zad de Notre-Dame-des-Landes, qui nous fait le plaisir de venir présenter ce documentaire de France 3 dont il est un protagoniste.
Ne laissons pas les opportunistes et autres fossoyeur-euse-s de la lutte écrire tranquilement l’Histoire et récolter les fruits de ce qui a été « gagné » par une lutte collective.
Ca se passe dimanche 1er décembre à partir de 19h30 à l’Avenir, place Guérin à Brest.

Appel à venir échanger comme il se doit Romain Saillant, signataire d’une COP à la zad de Notre-Dame-des-Landes, qui nous fait le plaisir de venir présenter ce documentaire de France 3 dont il est un protagoniste : "Notre-Dame-des-Landes : la reconquête".
Ne laissons pas les opportunistes et autres fossoyeur-euse-s de la lutte écrire tranquilement l’Histoire et récolter les fruits de ce qui a été « gagné » par une lutte collective.
Ca se passe dimanche 1er décembre à partir de 19h30 à l’Avenir, place Guérin à Brest.

Dans le cadre du festival intergalactique de l’image alternative, qui a lieu en ce moment à Brest, le documentaire de France 3 sobrement nommé « Notre-Dame-des-Landes : la reconquête » est projeté à l’Avenir.
En soi c’est déjà étrange qu’une telle propagande soit projetée dans ce genre de lieu dans un cadre officiel où on invite un protagoniste de ce docu.

Alors de quoi s’agit-il ? Qu’y a-t-il à reconquérir ? Les esprits par la falsification de l’Histoire ?

On peu y voit pelle-mêle, dans la partie centrée sur des habitant-e-s de la zad (celle qui nous intéresse), de gentils éleveur.euse.s alternatif.ve.s à qui on mène la vie dure et qui sont obligé.es de négocier avec la préfecture des conventions d’occupation précaire, à contrecoeur et le couteau sous la gorge. Ce qui ne les empêche finalement pas de blaguer chez elleux avec la préfète Nicole Klein et de boire un coup à la santé d’une si belle entente. Au même moment, d’autres parsonnes tentent de d’accueillir Nicole avec des œufs, et se font retenir physiquement par des personnes l’accueillant.

Un documentaire est un parti pris, et en l’occurence il prend celui des dominant-e-s de la zad, des gens qui se sont organisé.e.s depuis des années pour négocier avec l’Etat pour rester sur les terres de la zad CONTRE le départ des personnes jugées indésirables par l’Etat, car trop incontrôlables, subversif.ve.s ou peu enclin.e.s à bavarder avec le pouvoir.
Le docu ne le montre pas mais c’est bien ça le deal, et au cas où les discussions dans les bureaux de la préfecture ne suffiraient pas, c’est marqué dans la COP : "Le bénéficiaire doit veiller à ce que les Terrains ne fassent pas l’objet d’occupations par des tiers (occupations ou constructions illicites, entreposage de matériaux, stationnement de véhicules ou caravanes, ....).
Il s’engage à informer immédiatement l’État, par tout moyen, de toutes occupations par des tiers des Terrains (occupations ou constructions illicites, entreposage de matériaux, stationnement de véhicules, ...).
Au cas où l’État constaterait une telle occupation, la Convention pourra, si bon lui semble, être résiliée de plein droit conformément aux dispositions prévues à l’article 4"

Il n’est pas possible dans ce docu de se faire une idée de ce qui se joue autour du choix politique de négocier avec la préfecture, qui ne se résume pas à la signature de COP par les protagonistes de ce documentaire, mais se structure autour de pratiques politiques à combattre. Depuis le début de l’occupation en 2010, la position collective était de ne pas avoir de représentant.e.s ni portes paroles, de ne pas dialoguer avec le pouvoir, mais au contraire de porter une position conflictuelle avec celui-ci. Cependant, cette position a été affaiblie depuis de nombreuses années, notamment par un groupe hiérarchique fermé fonctionnant à la cooptation (le CMDO), qui s’est constitué pour s’accaparer les décisions concernant la lutte en occupant les places vacantes de porte parole et de représentant.e.s refusées pour des raisons politiques par le mouvement d’occupation jusqu’alors. Devinez qui au final va s’accaparer les terres « libérées » et surtout le potentiel publicitaire au rayonnement mondial qui va avec ?

La stratégie de l’Etat a été de diviser les gens autour d’un statut privilégié qu’il leur a fait miroiter. L’Etat a proposé un marché : on fait le tri, il y a celleux qui restent et acceptent le « dialogue » et la signature de fiches et celleux qui partent. Et pour celleux qui font le choix de signer, il faut aider l’Etat à virer ceux qui malgré tout voudraient rester.
Pour signer ces COP il fallait montrer de la bonne volonté de la part de celleux qui se sont organisées pour rester, ce qui a été fait de multiples façons :
- Désolidarisation d’avec les habitant.e.s qui avaient refusé de signer

  • Constitution d’une milice qui n’a pas reculé devant le tabassage, l’enlèvement et la séquestration des récalcitants pas assez protégés par leur statut
    - Evacuation par la force de la route des chicanes pour laisser le champ libre aux keufs pour préparer leur offensive
  • Organisation d’une mascarade de défense collective pendant les expulsions de 2018 en ayant négocié au préalable que les lieux des négociateur.euse.s ne seraient pas expulsés (toutes nos condoléances aux 100 noms ;).
    Une liste exhaustive serait trop longue.

Une fois les COP « négociées », les signataires et leurs soutiens n’ont pas chômé depuis la fin des expulsions pour tenter de s’accaparer les terres qui ont été arrachées par la lutte collective :

  • Organisation en milices toujours d’actualité
  • Eexpulsions par la force (entendez que des occupant.e.s se sont pris des coups) de « squatteur.euse.s » (entendez occupant.e.s n’ayant pas signé)
  • Tabassage des opposant.e.s trop récalcitrant (et hop on te met dans le coffre de la bagnole en ayant pris le soin de t’éclater la gueule), gentrification de la zone.
  • Et pour celleux qui résistent à la normalisation ou n’ont tout simplement pas beaucoup d’autres choix que de continuer à vivre sur zone, ce sont des insultes, menaces, intimidations, coups, coupures de courant, stratégie de colonisation d’espaces collectifs, colportage de fausses rumeurs... La liste serait longue et est en partie bien documentée dans différentes brochures et textes (voir en fin d’article)

En bref, la lutte autour de la zad n’a jamais été une lutte purement agricole et il faut tuer le mythe de la figure paysanne qui serait la seule bien légitime à empocher la mise du foncier gagnée par une lutte politique. A partir de l’occupation de la zone 2010, la majorité des occupant.e.s se battaient surtout contre l’autorité et le monde qui va avec, l’aéroport n’étant pas une pritorité mais un endroit d’où mener cette lutte.
Les fossoyeur-euse-s de la lutte qui tentent de s’accaparer des terres gagnées par la lutte collective acceptent de rentrer dans le jeu de l’Etat qui fait de la zad un nouveau Larzac, soit une zone vouée à la dépolitisation et où l’ordre républicain, patriarcal, raciste, classiste et marchand règnera sans partage à nouveau.

C’était un communiqué du PASCOPAIN, groupe pour la destruction des autorités et du monde qu’elles nous réservent .

Des brochures pour mieux comprendre ces conflits politiques :

Le « mouvement » est mort, Vive... la réforme !
Zadissidence 1
Zadissidence 2
Zadissidence 3
Le milieu est pavé de bonnes intentions
Des dynamiques inhérentes aux mouvement de contestation

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