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Sorti de n°313 de Courant Alternatif (Octobre 2021)

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Le sommaire du CA 313 octobre 2021 à retrouver dans l’article !

édito • page 3
Le futur c’était mieux avant !

Social
• pages 4 à 6 Retour sur la situation pandémique
• pages 6 à 8 Quelles perspectives pour demain
• pages 29 à 32 Travailleurs saisonniers : exploitation maximale

Coronavirus
• page 9 à 11 Un vécu parmi d’autres

Hommage à Simone • page 13

Rubriques
Big brother • pages 14-15
L’économie en brèves • page 16
Sans frontières • pages 20-21

Aménagement du territoire
• pages 17 à 19 Pays Basque - Occupation à Arbonne : « Stop à la spéculation sur les terres nourricères »
• page 16 Soulèvement de la terre, saison 2

Répression
• page 23 Arrestations du 15 juin en Limousin

Notre mémoire
• pages 22-23 23 août 1996 : l’expulsion de Saint-Bernard

Post-colonialisme
• pages 29 à 32 De l’élection américaine au post-colonialisme

Brève
• page 32 Toulouse : un antifascisme qui fleure bon la paix sociale

international
• pages 33 à 36 Liban : entre contestation sociale et résignation

Le futur c’était mieux avant ! éditorial CA 313 octobre 2021
http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2804

D’habitude, il ne se passe pas grand-chose pendant la période estivale. Les acteurs sociaux attendent la rentrée ! Nous pouvons tout de même rappeler les manifestations parisiennes de soutien aux sans-papiers qui occupaient l’église Saint-Bernard dans le Xe arrondissement de la capitale à l’été 1996 pour leur régularisation (voir article dans ce numéro). Côté lutte de classes, il faut remonter en 1953 pour trouver un mouvement social en plein été. Le gouvernement de l’époque dirigé par Joseph Laniel, voulait profiter de l’été pour faire passer une réforme du système de retraites… 4 millions de grévistes dans la fonction publique qui font faire finalement plier les autorités de la 4e République finissante !

Les opposants à la politique de Macron face au Covid-19, comme les grévistes de l’été 1953, luttent contre une disposition immédiate de l’Etat. Notons déjà que ce pouvoir a changé une fois de plus de stratégie de lutte contre la Covid-19 où il affirmait voici quelques mois qu’il ne rendrait pas obligatoire ce passe sanitaire.
Aujourd’hui, il s’agit de lutter contre un passe sanitaire obligatoire pour se déplacer, bouffer dans un restau, boire dans un bar, se faire soigner dans un hosto, bosser dans un certain nombre d’emplois, etc. De plus, la suspension des contrats de travail prévue dans la loi sur le passe sanitaire va empêcher les salarié-e-s récalcitrants à la vaccination de toucher des indemnités de licenciement et de s’inscrire à Pôle emploi. A noter que d’autres mesures comme le confinement, les couvre-feux, n’avaient pas malheureusement suscité autant de contestations. C’est donc en soit une bonne chose ! L’argument du pouvoir c’est le chantage. l’État utilise la menace faite à chaque individu d’une privation de son droit à la sociabilité et à la circulation dans l’espace public. L’aboutissement de cette politique de la menace sera le déremboursement des tests, sauf prescription médicale, au 15 octobre.

Mais ce mouvement est de fait interclassiste et regroupe aussi bien ceux et celles qui se battent comme nous contre l’obligation, le contrôle, la société sécuritaire que cela implique que les anti-vaccins, les complotistes, les sectes intégristes cathos, toute une flopée de groupuscules d’extrême droite qui trouvent là une occasion rêvée d’apparaître au grand jour. Ces manifestations hebdomadaires du samedi n’ont pas regroupé le même type de personnes d’une ville à l’autre. Dans certaines villes les fachos se sont fait virer, dans d’autres ce fut le contraire, dans d’autres encore le fameux « tous ensemble » résolvait les problèmes de cohabitation alors qu’ailleurs il y avait plusieurs cortèges. Néanmoins, la présence de drapeaux nationalistes bleu-blanc-rouge dans quasiment tous les cortèges nous indispose au plus au haut point !

Le passe sanitaire est d’abord un dispositif sécuritaire et certainement pas un outil de santé publique. Nous avons de quoi nous inquiéter pour le futur. Ces passes sanitaires sont contrôlés non pas uniquement par des flics et autres vigiles assermentés mais par le patron de bar, le serveur ou la serveuse du restau, la personne qui te délivre un ticket d’entrée d‘un quelconque spectacle… qui sort son smartphone et en un clic il ou elle voit si tu es en règle ou pas. Pour l’État, c’est tout bénéf ! Pas de formation, pas de dépenses pour contrôler des millions de gens ! C’est le stade ultime du contrôle … qui pourra servir demain pour bien d’autres contrôles

La colère contre le gouvernement et les médias, qui animait déjà les gilets jaunes, s’accompagne présentement d’une méfiance à l’égard des scientifiques et des labos pharmaceutiques. Et elle se traduit par le refus du passe sanitaire… et par celui d’aller voter. Cette crise de défiance de la démocratie représentative gêne un peu les gouvernants d’aujourd’hui et de demain, car l’énorme taux d’abstentions aux dernières régionales nuit à la bonne image des institutions que défendent les partis de gauche et de droite  ; et il leur est de plus en plus difficile de jouer la carte de l’« antifascisme » contre le Rassemblement national, tandis qu’approche la présidentielle.

Quoi qu’il en soit, il ne faut pas laisser le passe sanitaire renforcer encore le contrôle social après la loi sécurité globale et toutes les autres dispositions sécuritaires mises en place par Macron ou ses prédécesseurs. Ne nous laissons pas engourdir par la peur de la pandémie : luttons contre le passe sanitaire, contre les réformes de l’assurance-chômage (celle des retraites semble abandonnées avant les élections de 2022), contre la casse de l’hôpital public… et plus largement contre l’ordre établi !

A la vérité, ce n’est pas la vaccination obligatoire, même accompagnée d’autres dispositifs sanitaires (tests, masques, couvre-feu, etc.), qui peut « régler » le problème de cette pandémie et des suivantes (car il y en aura d’autres) ; ce n’est pas non plus la levée des brevets et la socialisation des entreprises produisant les vaccins… mais un changement radical de modèle économique et de société. Car les pandémies sont favorisées tant par la logique industrielle du système capitaliste que par la mondialisation des échanges qu’il implique, et elles sont donc à mettre en corrélation avec l’exploitation économique de la planète.

OCL Reims le 22/9/21

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