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Depuis Landivisiau

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Depuis quatre ans, des habitants et habitantes de Landivisiau et des alentours se mobilisent contre un projet de centrale à gaz (porté par le groupe Direct Energie). Cette centrale vise, selon les technocrates, à pallier au risque de black-out électrique dans une région qui ne produit qu’une part infime de son électricité. Alors que le réseau, déjà centralisé, ne cesse d’être agrandi par la construction de nouvelles lignes THT avec les pays frontaliers pour l’exportation dans un marché de l’électricité mondialisé. La lutte s’était beaucoup tenue pour le moment, à une bataille de contre-expertise et de tenter d’informer les élus locaux ainsi que la population du coin, en démontant les arguments des porteurs du projet. Pourtant, en ce début d’année, le ton semble changer.

Outre le refus par les élus locaux d’organiser un débat public entre les porteurs du projet et les opposants et opposantes, la principale raison de la colère qui semble s’installer à Landivisiau reste l’avis favorable de la commission d’enquête publique (qui a eu lieu à l’automne dernier) sur le projet. Beaucoup d’énergie avait été déployée pour organiser une participation massive des opposants et opposantes. Avec pour résultat, plus de 90 % des avis exprimés s’opposant à la construction de la centrale. Mais à jouer au jeu des instances de dite démocratie participative déployées par l’état, c’est bien tout espoir de voir une lutte victorieuse qui a failli disparaître. Au lieu de ça, c’est plutôt de la colère qui en est sorti et le sentiment qu’il fallait changer le mode d’intervention. En décembre le conseil communautaire a été bloqué. Juste après la publication de la commission d’enquête, la sous-préfecture de Morlaix est occupée avec le mot d’ordre d’un retrait pur et simple du projet, jusqu’à son évacuation par une cinquantaine de gendarmes mobiles. Un premier rendez-vous a également eu lieu sur le site, pour tenter de commencer à imaginer une lutte sur place. Un certain imaginaire porté par les ZAD (Notre Dame des Landes, Sivens, Roybon) est dans la tête de beaucoup d’opposants et opposantes, sans trop savoir par quel bout attaquer le projet.

La temporalité de la lutte s’accélère, avec l’arrivée de machines sur le site. Annoncée deux jours plus tôt dans les journaux, une phase de carottage a commencé début février. En réponse, le conseil municipal de Landivisiau a tout de suite été perturbé, et annulé par la maire de Landivisiau. Et deux rassemblements ont eu lieu, pour tenter, sans grand succès, de perturber le début des travaux. S’il existe un sentiment que cette phase ne doit pas se dérouler tranquillement, il est dur de mobiliser largement pour s’opposer frontalement au projet. Les travaux avancent donc, mais semblent rencontrer quelques petits retards : selon le Télégramme du 24 février, les engins de chantiers ont été victimes de dégradations.

Plusieurs recours juridiques au tribunal administratif sont en cours, mais le préfet (rencontré par les élus et élues opposés au projet) a émis une fin de non-recevoir à un moratoire en attendant qu’ils soient jugés. L’état semble bien décidé à passer en force et sans attendre. Fin janvier, la préfecture du finistère a pris un arrêté de destruction des espèces protégées, et dès la fin février, a commencé l’implantation d’une clôture du site visant à préparer cette destruction. La volonté des opposants et opposantes reste donc de continuer à s’opposer sur le terrain, tout en continuant le travail juridique en cours contre le projet. Chaque action a pour but de s’opposer à l’idée trop bien implantée à Landivisiau, que la centrale se fera. Mais la lutte demande à être renforcée, l’idée étant de construire un mouvement populaire d’opposition à la centrale, dépassant Landivisiau et sa région. Lutter contre cette centrale à gaz, c’est lutter contre un système industriel de production de l’énergie. Et il n’est pas question de céder à ce que portent certains fervents défenseurs du projet comme Dominique Ramard (conseiller régional délégué à l’écologie, groupe Bretagne écologie) : une centrale comme celle-là n’est pas la solution pour sortir du nucléaire puisque l’état français n’en a jamais eu l’intention.

Peut-être qu’une solution serait la création de collectifs de soutien sur tout le Finistère et ailleurs, à l’image des différents collectifs de soutien à la lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes qui se sont créés à la suite des expulsions.

En attendant, rendez-vous est donné pour une manifestation d’ampleur le samedi 11 avril à Landivisiau, pour signifier que Direct Energie n’est toujours pas bienvenue à Landivisiau.

Un Opposant à la Centrale

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