« À Dunkerque, troisième port de France, chaque pavé garde en mémoire les luttes sociales des ouvriers portuaires, les dockers, que la presse qualifie de "grandes gueules, illettrés, pue-la-pisse et autres bras cassés" (L’Évènement du Jeudi, 20/8/1992). Ces esclaves, souvent illettrés, qui arrachèrent chaque jour leur pain en levant leurs cartes G au rez-de-chaussée du Bureau central de la main-d’œuvre (BCMO), pendant toute la période d’après-guerre, sont passés du statut de quasi-autogestion ouvrière (monopole de l’embauche par le syndicat CGT) à celui de subordination totale aux entreprises privées, qui se partagent le gâteau et gèrent les effectifs.
En moins de vingt ans, les dockers de Dunkerque, par la voix de leur syndicat hégémonique, la Chambre syndicale des ouvriers portuaires mensuels et intermittents (CSOPMI), ont finalisé leur conversion des luttes sociales au réalisme économique. Celui des chiffres de tonnage, de la précarité, de la minoration des dangers du travail au profit de la hausse des bénéfices des entreprises de manutention. »
Exposition photo du 06 novembre 2021 au 08 janvier 2022 - médiathèque de Lambézellec - entrée libre sur les horaires d’ouverture.
complements article
proposer complement