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On a vu Merci patron, on a pas aimé, on vous dit pourquoi

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Succès cinématographique de l’année 2016 en France, le DVD de « Merci Patron ! » est sorti hier. On l’a vu, on a pas aimé, on vous dit pourquoi.

A lire en intégralité sur le blog du collectif Le SEUM.

L’avis du Seum

Autant le dire directement, on a le seum contre ce film.

  • « FOLKLORISATION », CONDESCENDANCE, MEPRIS DE CLASSE

La première chose qui frappe, c’est la condescendance de merde de Ruffin envers les Klur, à qui il parle littéralement comme à des enfants un peu perdus (à Mme Klur : « alors maman, on est contente ? »). Les spectateurs dans la salle (parisienne, précisons-le) n’arrangent pas les choses, chacun se marrant lorsque les Klur évoquent leurs vacances d’un jour à Péronne (trop lol la pauvreté), ou lorsque la caméra fait des gros plans moqueurs sur la tapisserie de prolo ou le chat en moumoute. Ruffin se fout clairement et gratuitement de leur gueule, en les accusant à demi-mots de manquer de gratitude : après que les Klur ont obtenu le chèque tant espéré via le représentant de LVMH, il s’étonne que le couple n’ait acheté aucun cadeau de remerciement, et arrive chez eux les bras chargés de produits régionaux et pâtés bio hors de prix. « Ah vous vouliez juste lui dire merci ? Sans rien offrir ? Eh ben, vous savez vraiment pas remercier les gens, vous », balance-t-il à des Klur un peu gênés, qui vivent, on le rappelle, avec 400 euros par mois.

  • UN MESSAGE POLITIQUE FOIREUX

Contrairement à Bienvenue chez les Ch’tis, et malgré le côté folklo et humoristique, on a là un film qui se veut politique, critique, de gauche, tout ça. L’ensemble fait toutefois plutôt penser aux émissions de télé-réalité où TF1 vient construire une maison à des familles dans la détresse : le problème des Klur est résolu, ils ne sont plus menacés d’expulsion, fin de l’histoire façon conte de fées. Le recul sur soi est à peu près nul : on a dit « les très très très grands patrons c’est méchant », tout le monde est content et peut retourner se dire engagé.

Mais les rapports de classes, ce n’est pas les 1% vs. les 99%, Louis Vuitton vs. tous les autres gens (qui, eux, seraient tous charmants). Ruffin n’appartient pas au même monde ni à la même classe que les Klur. Il est même, il faut bien le dire, lui-même le petit patron de son entreprise, Fakir, qui gère maintenant un capital conséquent issu des recettes engendrées par le film. L’insistance obsessionnelle sur la figure du « grand patron », multimillionnaire et célèbre, apparaît ici comme un moyen commode de brosser à peu de frais le public dans le sens du poil, en le plaçant immédiatement dans le camp des non-millionnaires, soit des « gentils ». Ce discours qui sous-tend le film empêche en définitive les spectateurs de s’interroger sur leur propre position dans une société de classe, ceux-ci étant automatiquement placés dans la case des « 99% de non-fortunés », catégorie aussi hétérogène que socialement parfaitement absurde.

Lire l’article dans son intégralité sur le blog du collectif Le SEUM

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