À Marseille, le quartier de la Plaine est frappé par un projet dit de « requalification urbaine », ou « montée en gamme ». En d’autres termes, chasser la plèbe et ses pratiques coutumières qui ne rentrent pas dans le cadre de la carte postale de la spéculation immobilière et touristique. Marseille et Brest, métropoles portuaires et populaires, subissent la même logique marchande caractérisée par l’uniformisation urbanistique comme arme de destruction massive des liens sociaux. Projets imposés, politique de la table rase de l’existant, flambée des prix de l’immobilier au profit d’hypercentres aseptisés et minéralisés où la flânerie, le jeu et autres usages désintéressés n’ont guère droit de cité.
Mardi 16 octobre, plusieurs arbres de la place Jean Jaurès, haut lieu phocéen du marché forain populaire condamné par le projet, ont été massacrés. Ceci grâce à l’appui violent de nombreuses forces de l’ordre faisant face à l’impuissance, la tristesse et la rage des gens du quartier. En 2004, à Brest, un plan controversé d’abattage des arbres de la place Guérin avait été fermement combattu et abandonné sous la pression des habitant-e-s et habitué-e-s de cet espace public. Une piqûre de rappel à la vigilance s’impose…
En hommage symbolique et solidaire à la résistance marseillaise, une banderole a été installée entre deux arbres de la place. Le collectif brestois « Pas d’avenir sans Avenir » affirme ainsi son soutien indéfectible aux luttes pour des villes vivantes, populaires et à échelle humaine.
Brest, le 17 octobre 2018.
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