C’est à l’appel d’une vingtaine de collectifs antifascistes, associations, syndicats et partis politiques que se sont rassemblé.es les manifestant.es derrière l’hôtel de ville. Le rassemblement s’est mué en manifestation, et le cortège à déambulé en musique dans les rues puis sur le marché de Loudéac en distribuant des tracts, chantant des slogans, et en échangeant avec les passant.es et commerçant.es. Certain.es, content.es de voir une présence antifasciste dans leur ville, ont offert à boire et à manger aux manifestant.es. En ce 21 juin, des musiciennes avaient répondu présent.es à l’appel et ont contribué à l’ambiance festive du cortège. Ensuite au niveau du monument aux morts, a eu lieu une prise de parole publique à laquelle toustes ceux et celles qui le souhaitaient ont pu participer. Cela a notamment permis à des personnes désireuses de s’organiser localement contre les fascistes de se rencontrer et aussi de partager les RDV militants à venir. À la fin de la manifestation, les volontaires se sont réparti.es en plusieurs groupes, pour coller des affiches contre l’extrême-droite dans la ville.

Quelques jours avant la tenue du week-end du RNJ, le lieu du rassemblement avait fuité : il allait se dérouler sur le domaine du château de Launay Guen, situé dans la commune de Plémet, à une vingtaine de kilomètres de Loudéac. Confrontée au téléphone, la direction a prétendu ne rien savoir de la tenue d’un tel évènement. Lorsque des avis Google négatifs ont commencé à apparaître sur la page du domaine, elle s’est faite menaçante : face aux « accusations particulièrement graves et sans fondement », le domaine se réservait « le droit d’engager toute procédure appropriée, y compris judiciaire » pour défendre son image.
Malgré les dénégations et les menaces de poursuites judiciaires, la vérité finit par éclater. Ce sont les officiels du RNJ eux-mêmes qui vendront la mèche sur les réseaux sociaux : sur les photos de l’évènement, on reconnaît nettement le décor du château de Launay Guen, leurs chaises et leur barnum. Sur la page des avis Google du domaine, laquelle voit surgir durant le week-end une flopée d’avis 5 étoiles, on trouve des commentaires comme celui de Marie, posté ce samedi, qui déclare avoir découvert le site « dans le cadre d’un évènement patriote », ou celui du rennais d’extrême-droite Dylan K… Pour la discrétion, c’est raté. Non seulement la direction du domaine savait vraisemblablement bien qui elle hébergeait, mais elle n’a même pas eu le courage d’assumer. On peut ajouter le mensonge et la lâcheté à leur palmarès déjà bien terni par leur soutien à l’extrême-droite.




Sur les photos, on peut aussi voir les quelques dizaines de personnes qui ont fait le choix de débourser 20€ pour participer au week-end. Calvities et cheveux blancs sont légion, la moyenne d’âge dépasse les 50 ans : ce rassemblement du RNJ n’a de « jeune » que son nom.
On peut se féliciter d’avoir révélé l’escroquerie intellectuelle du soi-disant « premier parti de France », qui se terre dans un château, sous protection policière, bien loin du peuple qu’il prétend représenter. La mobilisation que nous avons menée permet aussi de mettre en valeur l’importance de la multiplicité des moyens d’action : la campagne d’avis Google et d’appels téléphoniques a fait paniquer le direction du château de Launay Guen. On peut espérer qu’ils y réfléchiront à deux fois avant d’héberger à nouveau un évènement de ce type.
Cette mobilisation doit nous donner de l’espoir. Bien sûr, aujourd’hui les fascistes ont le vent en poupe. Leur discours est de plus en plus présent dans les médias, et la bourgeoisie française, les milliardaires Vincent Bolloré et Pierre-Édouard Stérin en tête, se ligue derrière eux. Mais pour autant, rien n’est perdu. Tant que nous serons dehors dans la rue, à nous opposer à leurs projets mortifères, à construire nos réseaux de solidarité, ils ne gagneront pas. Ils auront beau saturer l’espace médiatique à coups de gros sous, ils n’auront pas raison de notre détermination.
À nous de continuer le combat, de bâtir le camp antifasciste, d’être toujours plus fort.es, plus nombreux.ses, jusqu’à la victoire. La place du RN, comme du reste de l’extrême droite est dans les poubelles de l’histoire, et on ne s’arrêtera pas tant qu’ils n’y seront pas retournés.
Communiqué de : Collectif de vigilance antifasciste 22, Groupe Antifasciste Révolutionnaire Brest et Alentours, Contrevents, Collectif Antifasciste Lorient & Environs et Kreiz Breizh Antifa
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