Depuis le 21 octobre 2016, date de l’expulsion du lieu de vie du Forestou à Brest, la lutte pour l’autonomisation et l’’installation des migrant.e.s, exilé.e.s, voyageur.euses devenus aussi nos ami.e.s, et contre l’inertie des services sociaux qui leur nie toute légitimité à exister, n’a pas cessé.
Les occupations temporaires qui ont suivi en divers lieux sur Brest ont conduit, aux côtés de ceux qui avaient mis à disposition leurs locaux (collectif pas d’avenir sans Avenir, administration universitaire, syndicalistes et Patronage laïque) de dénoncer avec d’autant plus de vigueur la passivité hostile des collectivités face à cette urgence criante.
Alors que s’organisaient chaque jour ces initiatives au rythme des assemblées, voilà que se présente une délégation d’officiels portés par la préfecture et enjoignant tout le monde à faire son sac et monter dans un car en direction...de Plougonvelin !
Affolés de se savoir ainsi éloignés d’une ville dans laquelle ils ont construit leurs repères, mais peu disposés à refuser cette offre de la préfecture (coïncidence ou pas : journée pénale, procès d’un soutien, dilution des aidants...), la plupart accepte la téléportation en mobile-home au camping de Bertheaume.
Si cette nouvelle configuration leur a permis de se trouver au chaud et à l’abri, la pression et la présence policière brandissant des risques d’obligations de quitter le territoire ont empêché les parents d’être assez confiants pour emmener régulièrement leurs enfants à l’école, sans parler du fait que le transport vers Brest est ici une contrainte financière de plus.
Aujourd’hui, nous apprenons :
- Qu’il y a deux jours un couple de roumains, les plus âgés du groupe, ont été expulsé en Roumanie dans des conditions ineptes (non prise en compte des documents attestant de leur légalité sur le territoire, déclenchement de stress causant des troubles respiratoires chez l’un d’entre eux, absence de nourriture malgré la pause déjeuner des policier sur la route de Rennes, informations inaccessibles aux soutiens sur le jugement au tribunal, puis lâchés en Roumanie sans un sous...)
- Que les services sociaux d’État ont abruptement interrompu le versement des subsides à la gérante du camping qui, sans plus attendre, a déjà coupé l’électricité aux familles, et fermé quatre des cinq mobile-homes, les enjoignant de partir au plus vite et cela avant la fin de la trêve hivernale !!!
Autant dire que pour les 25 personnes, dont deux bébés, deux enfants de 5 et 6 ans, et dont le plus âgé n’a que 13 ans, l’absence d’eau chaude et de chauffage revient à vivre dans un frigo !
Aucun courrier ni aucune visite ne les aura informé de cette décision !
Il est décidé en conséquence que malgré ces pressions, et dans l’attente de réponses claires de la part des services concernés, l’occupation du mobile-home restant est maintenue,
Planning d’activités du week-end au camping de Berthaume à Plougonvelin :
Samedi 18 mars :
- 10h jeu de mölki
- Puis préparation de costumes avec les enfants pour se préparer au carnaval des écoles de Plougonvelin, (venir avec tissus, vêtements, foulards...)
Dimanche 19 mars :
- 11h groupe de Batucada « les bazoocada »,
- 15h carnaval des écoles,
- atelier « corps et sable » (par Isabelle Couffin)
Le beau soleil du Finistère n’effacera pas le traitement pourri qu’ils entendent réserver aux voyageurs, exilés et réfugiés dans nos lattitudes ni n’amoindrit notre détermination à exercer notre solidarité !
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