En rade la grève ?
5 Décembre : Grève reconductible, générale, interprofessionnelle ? Journée sociale explosive ? Risque de rechute ?
Les médias font leurs choux gras de « l’évènement à venir ». Il ne s’agit pas de rester à se demander ce à quoi s’attendre pour cette date, mais plutôt comment entendons-nous y participer.
Environ un an après le mouvement social des gilets jaunes, la réforme des retraites semble susciter un élan de mobilisation. Que ce soit du côté des centrales syndicales, mais aussi de certains groupes de gilets jaunes, cette date semble marquer le renouveau de quelque chose.
Finalement, une nouvelle réforme des retraites, qu’est ce que cela change-t-il au fond ? Rien de plus qu’une nouvelle mesure d’austérité. S’attaquer à la retraite semble, si l’on repense par exemple aux mouvements de 1995 ou à celui de 2010, nous pousser à battre le pavé. Peut-être que la perte de ce « paradis », après des années d’exploitation, semble pour beaucoup d’entre-nous quelque chose d’insupportable. Peut-être qu’avec tout ce que l’on se prend sur la gueule ces derniers temps, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Peut-être que ce n’est qu’une excuse pour une mobilisation plus vaste.
Il existe des vagues de contestation aux politiques gouvernementales, et aux attaques du capital, ces derniers temps. Pompiers en lutte, assistantes maternelles, grèves sauvages à la sncf, services des urgences hospitalières en grève, mobilisation contre la fin des plans d’indemnisation pour les victimes de l’amiante... Les samedis de mobilisation des gilets jaunes continuent toujours. Et on assiste à une amplification des manifestations pour le climat. Pourtant on le voit bien, à rester isolé.es dans son coin, après plusieurs mois de grève pour certain.es, après une ténacité à tenir des manifestations sur plusieurs mois, on ne récolte que quelques miettes.
Alors, convergence ou non ? On nous bassine avec ça, comme s’il suffisait de la décréter pour qu’elle existe. Dans une époque où tout nous pousse à devenir auto-entrepreneur de notre misère (à voir l’uberisation croissante dans les métiers, la multiplication des contrats précaires), elle n’est pas évidente. Et la réforme de l’assurance chômage va nous conduire à accepter de plus en plus des tafs de merde. De plus chacun.e part en mobilisation sur ses revendications spécifiques, espérant garder un peu plus longtemps la tête hors de l’eau. Nous ne croyons pas non plus à la baguette magique du vent de révolte mondial.
Nous, quelques gilets jaunes, des jeunes pour le climat, quelques syndicalistes de base, précaires et chômeurs, membres de collectifs de lutte informels, regroupés au sein d’une assemblée de base des luttes de la région brestoise affirmons, face à ça, qu’il faut construire une mobilisation, celle des exploité.es. Donnons au mouvement à venir des temps et lieux de rencontres, pour décider comment nous avons envie de le vivre. C’est un moyen de ne plus être à la merci des directions syndicales qui décident du jour au lendemain la fin de la récréation sans avoir rien gagné.
La grève, les luttes ne sont pas des moments tristes, ni des corvées. Ce sont également des moments où on retrouve une certaine maîtrise sur notre temps. Il reste tout à imaginer, caisses de solidarité pour permettre de tenir, penser l’approvisionnement, imaginer par quel type d’actions faire pression sur les intérêts économiques.
Vive les luttes à la base
Assemblée de Base des Luttes Région Brestoise
Les Prochains Rendez-vous de la Lutte :
Lundi 16
10h30 : RDV Place de la Liberté, à l’arrêt de tramway, pour aller soutenir les éboueurs en grève.
16h : tractage, à la cité scolaire de Kérichen, RDV rue Jules Lesven
20h : repas-soirée-film à la salle des syndicats
Mardi 17
11h : Manifestation, Place de la Liberté
13h : Manifestation, soutien aux personnels de santé, RDV devant l’hôpital Morvan
16h : Assemblée Interpro-Interluttes, salle des syndicats.
Mercredi 18
5h : RDV pour action devant la SDMO, zone de Kergaradec
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