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S’organiser face à la répression
La répression du mouvement social issu de la contestation contre la « loi travail » ne cesse de se durcir. Qu’elle prenne la forme de violences policières ou judiciaires, cette répression est la seule réaction d’un pouvoir incapable de trouver une réponse à la crise politique qu’il traverse. Les flics et les robes noires nous prennent pour cibles, que nous soyons travailleur-euse-s, avec ou sans emploi, lycéen-ne-s, étudiant-e-s, syndiqué-e-s ou non.
Avec l’aide de montages médiatiques, les bras armés et judiciaires de l’État construisent des profils et tentent de nous criminaliser : les grévistes deviennent alors des « preneur-euse-s d’otages », les manifestant-e-s révolutionnaires des « casseur-euse-s jeunes en marge du mouvement ». Lorsque ces catégories sont créées, plus besoin de justifier les traques, les arrestations préventives, les interdictions de manifester, les contrôles judiciaires et les peines de prison qui tombent chaque semaine. Ces mesures administratives et judiciaires, banalisées sous l’état d’urgence, mettent encore plus à l’écart les personnes visées par la répression policière et judiciaire en entravant leur liberté.
En occultant la réalité des luttes, en prétendant agir dans l’intérêt de tou-te-s, l’État nie le rapport de force qui nous oppose à lui. Il cherche ainsi à nous isoler et à nous diviser. L’objectif semble clair : « punissez et humiliez quelques personnes, vous en terroriserez mille autres ».
La violence la plus visible est celle des flics qui pressurisent (militarisation de l’espace et pressions individuelles), tabassent, mutilent, tentant de faire rentrer dans les chairs l’amour de l’ordre, du travail et de la république... Cette violence est renforcée par celle des juges et procureurs qui, en plus de nous faire subir une privation de liberté, nous humilient lors de procès dont l’issue est jouée d’avance. La plupart des journalistes, à travers leurs vidéos et articles, se font le porte-voix de la police et du pouvoir politique. Leurs constructions médiatiques servent également de pièces à charge lors des procès. La violence de la répression n’est pas uniquement celle présente sur les vidéos de flics en pleine action ; c’est aussi celle de l’après, celle de l’enfermement, celle des procès… c’est la solitude face à nos peurs et traumatismes, face aux institutions pénitentiaire et judiciaire.
Les violences policières, les montages médiatiques et la répression judiciaire font corps et sont dirigées vers le même but : briser le mouvement social en provoquant chez nous la peur d’agir et en nous isolant face à la justice.
Agir contre la violence d’État, c’est détruire cet isolement et empêcher la peur de s’installer. Créons des réseaux de soutien aux personnes touchées directement par la répression. Mettons en commun nos connaissances (juridiques, d’analyse de gestion policières des espaces, de premiers secours…). Refusons la distinction faite entre bon-ne-s et mauvais-e-s manifestant-e-s, construction destinée à nous diviser et affaiblir nos luttes !
Soyons assez nombreu-ses-x pour organiser un soutien aux réprimé-e-s des luttes sociales. Faisons-en une occasion de nous rencontrer, de créer des liens pour nous sentir plus fort-e-s à l’avenir !
Certains procès concernant des personnes en Finistère auront bientôt lieu. Organisons-nous dès maintenant, en créant un collectif pour contrer la répression.
Rendez-vous le mercredi 22 juin 2016 à 19h30
au Rùn ar Puns à Chateaulin
Auberge espagnole : on ramène de quoi grignoter !
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