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Hollande rencontre le président mexicain sur fond de contrat militaire et loin des droits de l’homme

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Alors que les critiques gonflent contre la venue du président mexicain Enrique Peña Nieto, comme invité d’honneur, pour le 14 juillet de cette année, on apprend que ce dernier ne viendra pas les mains vides et devrait dans le même temps signer des contrats, dont un pour l’achat d’une cinquantaine d’hélicoptères militaires Super Puma, à Airbus Helicopters.

L’invitation du 14 juillet doit marquer au fer rouge la réconciliation entre la France et le Mexique à la suite des querelles politiques qui avaient suivies l’affaire de Florence Cassez, et la colère de Sarkozy qui avait annulé l’année du Mexique en France, fait politique rarissime.

Dès le début de son mandat, Hollande a œuvré pour une réconciliation avec plusieurs visites auprès de son homologue mexicain. En avril 2014, il avait même remis au dignitaire mexicain la grand-croix de la légion d’honneur, et avait affiché son soutien dans ses réformes néolibérales, oubliant de dénoncer les nombreuses atteintes aux droits de l’homme effectuées par l’appareil d’état fédéral.

Une pétition a d’ailleurs été lancée, suite à la visite des proches des 43 disparus d’Ayotzinapa, pour demander au Président Hollande de retirer l’invitation à Peña Nieto pour les cérémonies du 14 juillet, réunissant déjà des milliers de signatures. Mais nous comprenons désormais que les intérêts sont tout autres, et qu’une fois encore, la collaboration en matière de défense et de renseignement entre les deux pays passent avant tout souci démocratique et de défense des droits de l’homme. Des soldats mexicains marcheront même sur les Champs Élysées durant le traditionnel défilé militaire.

On parlerait pour ce contrat d’un investissement de 2 milliards d’euros. Le Mexique a déjà sollicité la France pour installer dans son pays la Gendarmerie, s’occuper du système de surveillance vidéo de la capitale, et d’autres contrats militaires. On notera également que des discussions entre les deux pays avaient déjà eu lieu quant à l’achat éventuel d’une dizaine d’hélicoptères ce qui avait entraîné la construction d’une usine d’assemblage d’Airbus de 12 000m² dans l’état du Queretaro.

Il semblerait d’ailleurs que ces commandes ne soient que le début d’une nouvelle série d’accords entre les deux pays, puisque la marine mexicaine réfléchirait activement à l’achat de frégates multi-missions (FREMM) et/ou à des corvettes Gowind de 2.500 tonnes. Les échanges commerciaux ont été multipliés par 4 en 10 ans, passant ainsi à 4.2 milliards d’euros pour 2014, avec une balance commerciale excédentaire pour la France.

Le Mexique, tant au niveau régional que fédéral, montre son impuissance à gérer les problèmes des droits de l’homme. Le cas d’ayotzinapa est la pointe de l’iceberg, puisque la police municipale aurait remis au cartel local de la drogue plus de 43 étudiants qui, 8 mois plus tard n’ont toujours pas réapparu, et la justice n’a donné aucune conclusion valable. Mais d’autres cas, comme au Chiapas, montrent également une totale impunité dans divers cas de massacres (Acteal, Viejo Velasco...), de déplacements forcés (Banavil, Primero de Agosto...) mais aussi d’assassinats de leaders politiques, (Galeano de l’EZLN, Mariano Abarca qui luttait contre les mines, Juan Vazquez Guzman qui luttait contre les mégas-projets touristiques...) sans parler du climat de terreur installé dans tout le pays contre les peuples indigènes de tout le pays, et la guerre contre les narcos qui a entrainé la mort et la disparition de dizaines de milliers de personnes.

Le président Enrique Peña Nieto s’est montré insensible aux critiques et refuse de reconnaître la grave détérioration de la situation des droits humains au Mexique. En n’agissant pas pour que la justice mexicaine remplisse pleinement son rôle et en disqualifiant les journalistes et les organismes internationaux qui critiquent la gestion de son gouvernement, Enrique Peña Nieto se fait le complice des donneurs d’ordres de tous ces crimes. La société civile mexicaine n’a d’autre option que de s’adresser à la communauté internationale pour réclamer justice.

Les relations bilatérales franco-mexicaines semblent démontrer l’unique intérêt économique, faisant fi de toutes considérations humanitaires ou de respect des droits de l’homme. Inviter un dignitaire tel que Peña Nieto aux cérémonies officielles du 14 juillet, et lui dérouler le tapis rouge, montre le soutien aveugle de la France à une politique ultra répressive, la non reconnaissance d’un crime d’état (Ayotzinapa), l’atteinte aux droits d’informer (près de 100 journalistes tués ou disparus en une décennie, attaque récente contre les médias libres au Chiapas...), la torture généralisée, et le non respect des droits de l’homme et de la convention 69 de l’OIT...

Lire l’article sur le blog Espoir Chiapas

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