Récemment des ami.e.s et moi avons discuté de la manière dont les personnes avec des handicaps d’apprentissage, des handicaps de développement et des personnes avec des problèmes de santé mentale sont exclues des milieux militants. Même dans les milieux et les collectifs autogérés qui veulent réfléchir au validisme et nous inclure les gen.te.s ne savent pas quelles mesures concrètes ielles peuvent mettre en place. Voici quelques idées pour bien démarrer.
(Quelques notes sur la terminologie : j’utilise le terme personnes handicapées plutôt que personnes avec des handicaps parce que c’est comme ça que je préfère parler de moi et qu’un nombre grandissant de personnes parlent d’elles-même de cette manière.Ceci [lien en anglais] est une bonne explication de pourquoi. Neurodivergent est un terme général [lien en anglais] pour des personnes dont le cerveau fonctionne de manière différente que ce qui est considéré comme « normal » ou socialement acceptable. Cela désigne des personnes qui sont dépressives, qui ont de l’anxiété, des handicaps de développement ou d’apprentissage, mais ça peut inclure d’autres choses aussi.
C’est le contraire de neurotypique, qui veut simplement dire que le cerveau d’une personne fonctionne « normalement ».)
1. Ne vous attendez pas à ce que tout le monde fournisse la même quantité de travail
Trop souvent la légitimité des gen.te.s en tant que militant.e.s est mesurée par le nombre d’heures qu’ielles consacrent à leur militantisme. Rappelez vous qu’on a tou.te.s des capacités différentes. Parfois c’est parce que nous devons nous occuper de membres de notre famille ou qu’on doit travailler plus pour payer nos factures, mais certain.e.s d’entre nous avons besoin de temps juste pour prendre soin de nous-mêmes. Personne ne devrait être exclu.e à cause de cette réalité.
Être ouvert à propos de nos limites est une bonne manière de commencer ; un groupe qui a des discussions régulières sur ses limites a plus de chance de les respecter. Mettre en place les conditions pour que chacun.e puisse donner son consentement de manière active et enthousiaste est une bonne règle à suivre, et pas seulement pour le sexe : quand on demande à une personne de s’occuper d’une tâche, il est important d’être sûr.e qu’on est pas en train de mettre la pression pour que cette personne fasse quelque chose qui va dépasser ses limites ou sa zone de confort. Parler de ses limites signifie que certaines personnes auront plus de chance de dire non à court terme, mais ça fera des militants qui seront plus actifs dans le long terme.
2. Acceptez les personnes qui ne sont pas fiables, et trouver des moyens de les inclure
Au delà du respect des limites des personnes, on doit respecter les personnes qui se retirent d’un engagement à la dernière minute. Si une personne appelle et dit « désolé.e, je ne peux pas venir aujourd’hui », dites leur que c’est ok, demandez leur ce dont ils ont besoin, et trouvez une personne qui peut la/le remplacer. Bien sûr ceci veut dire plus de travail pour les autres personnes du groupe et ça peut être super frustrant mais c’est une bonne opportunité pour parler avec la personne et essayer de capter comment mieux distribuer les responsabilités la prochaine fois. Encore mieux : demandez leur ce qui leur a fait se désengager à la dernière minute, et (avec leur consentement) essayer de mettre en place des choses pour ne pas que ça se reproduise.
Si votre groupe ne sait pas comment réagir lorsque des personnes se désengagent de leur tâches il est temps d’apprendre. Pour qu’un mouvement soit durable il ne devrait jamais dépendre trop lourdement sur une seule personne, et il est préférable de partir du principe de ne pas attendre que tout le monde soit présent.e à chaque événement et à chaque réunion.
Si des personnes se dégagent souvent de leurs engagements il est sûrement temps de se poser ces questions : est-ce que certaines personnes sont trop sollicitées ? Ou est-ce que le groupe lui-même essaye de faire trop de chose à la fois ? Si c’est la cas, il est temps de changer.
3. Utilisez des formes diverses de communication
Les gen.te.s apprennent et communique différemment, et la question ne se pose pas seulement à l’école. Les personnes qui animent des ateliers ou des formations devraient être sensibles aux différentes manière d’apprentissage et en tenir compte, les rencontres devraient également permettre aux personnes qui en ont besoin de communiquer de manière visuelle ou en écrivant les choses.
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