Lundi 16 Avril, la maison des mineurs, lieu d’habitation de mineurs isolés en exil, a été l’objet d’une expulsion imprévue menée par la préfecture et Brest Métropole Habitat, encadrée par un dispositif policier important (brigade anti-criminalité à la maison des mineurs et bouclage du quartier par la police). Etaient présents sur les lieux : Le sous-préfet de Brest, le directeur général ainsi que la directrice de département de BMH , le directeur départemental de la cohésion sociale (DDCS), une agent de la préfecture et des agents BMH. En conséquence, 11 mineurs et 4 personnes en procédure de demande d’asile ont été remis à la rue sans aucune proposition de relogement.
L’huissier est passé aux alentours de 9h30 à la maison des mineurs pour déposer une signification d’ordonnance rendue sur requête le 15 décembre dont les habitants n’avaient jamais eu connaissance, un commandement de quitter les lieux et un procès verbal de tentative de pré-expulsion. Une heure plus tard, Brest Métropole Habitat, la préfecture et la police étaient sur les lieux pour expulser les habitants.
L’expulsion fut rapide et violente : les habitants n’ont pas eu le temps de récupérer la totalité de leurs affaires : les employés de Brest Métropole Habitat ont immédiatement coupé l’électricité, plaqué et muré les ouvertures, démonté les fenêtres et coupé les canalisations d’eau, inondant la maison. Des personnes venues pour aider à récupérer les affaires et soutenir les habitants ainsi que des journalistes se sont vus interdire l’accès aux lieux par la police. Un des mineurs a été arrêté, ses empreintes ont été vérifiées, des documents justifiants sa minorité ont permis sa sortie.
L’expulsion de ce lieu de vie est inqualifiable. Ses habitants ont besoin et le droit d’être protégés et accompagnés, ce que l’État et le département ne garantissent pas .
Les jeunes ont témoigné de leurs ressentis face à cette expulsion, et il en ressort beaucoup de stupeur et d’incompréhension : « En pas moins de 2 heures de temps, on a eu la police qui demande de sortir tout de suite. Ils n’ont rien dit à part « quittez la maison, sortez de la maison » ». Un autre témoigne « je ne sais pas si je pourrai récupérer mes carnets d’étude un jour, tout ce qui était important pour moi. Normalement on devait être avertis d’un délai, là, seulement 2h de temps pour tout récupérer. C’est très dur ».
Les revendications des mineurs sont multiples, et notamment l’accès aux droits fondamentaux mais aussi et surtout un droit à l’éducation et à la formation, censé être garantis par le droit international et le droit de l’enfant. Cette revendication se recoupe avec celle de l’AG de lutte, qui revendique un droit à l’université pour tous et toutes, au nom du droit à l’éducation.Cette prise en charge des mineurs isolés, et cet accès pour tous et toutes à l’éducation est une responsabilité de l’État, responsabilité qu’il n’assume pas aujourd’hui, à Brest et partout en France. Au contraire, L’État durcit de plus en plus les contrôles aux frontières et sur le territoire, les mesures d’expulsions se multiplient. En ce moment, l’assemblée examine le projet loi asile et immigration portée par Collomb qui achève le droit d’asile et criminalise l’exil.
Au vu de la situation, et dans un climat d’agressions récurrentes par des groupes d’extrême-droite, les étudiant-es de l’AG de lutte ont sollicité le soutien de l’université pour accueillir ces personnes qui n’avaient aucune solution de logement. Le doyen a répondu favorablement à leur demande pour un temps limité.
Nous appelons toutes les personnes qui se sentent concernées à rejoindre la lutte et exigeons l’arrêt immédiat de la répression policière et des expulsions partout en France.
Les Habitants de la Maison des Mineurs,
AG de Lutte,
Mouvement Zéro Personne à la Rue.
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