Bonjours à toustes,
Nous aimerions répondre au communiqué de la présidence de l’UBO et ainsi défendre nos pratiques de luttes.
Le 4, une occupation de la fac Segalen a été votée en assemblée générale, qui regroupait 300 personnes, et ce, à une écrasante majorité.
C’est une réponse au contexte de crise budgétaire dans laquelle se trouve l’UBO, accusant un déficit de 5,5 millions d’euros suite au budget adopté par le gouvernement Bayrou.
Les conséquences concrètes sont : fermetures de places en licence et master, suspension de filières entières (Master LCCC), surcharge de travail pour le personnel et les enseigant.es due à des suppression de postes de vacataires.
Nos formations sont déjà impactées par le sous-financement de l’université. En effet, 50 UE ne sont actuellement pas assurées. D’année en année, des semaines entières de cours disparaissent.
Cela provoque également une sélection accrue parmi les étudiant.es et donc une pression supplémentaire pour la réussite de leurs études. Celleux qui seront exclu.es de l’enseignement public suite à ces mesures devront soit s’endetter pour suivre des formations payantes, soit être contraint.es de travailler dans des secteurs en tension (restauration, BTP, agroalimentaire) dans des conditions de travial toujours plus précaires.
Après un mois de mobilisations, nous sommes soumis à un agenda serré. En effet, après les vacnaces d’avril, la fin des cours puis l’arrivée des partiels, il sera très difficile de se mobiliser. C’est pourquoi, après avoir testé tous les modes d’action possibles (manifester, faire un piquer de grève et debrayer, tracter, distribuer de la nourriture, etc...), l’urgence de la situation et la volonté d’amplifier le mouvement nous ont conduit.es à voter une occupation pour libérer du temps en l’absence de banalisation des cours et d’adoption du 10 améliorable.
Nous rappelons que 60 des 75 facs publiques sont en déficit et qu’il existe une vingtaine d’AG se mobilisant à travers le pays. Un exemple parmi d’autres : à Poitiers, depuis le 4 mars, 700 étudiant.es et 80 personnels occupent la fac sans intervention de la police ni accusation de dégradations.
Aujourd’hui, le 6 mars 2025, à 6 heures du matin, 70 CRS de Saint-Brieux sont venu.es expulser les militant.es qui dormaient dans la fac pour tenir l’occupation reconduite jusqu’à vendredi. Huit militant.es ont été arrêté.es et emmené.es au commissariat ; quatre pour une vérification d’idendité, libéré.es vers 12h, et quatres autres, placé.es en garde à vue, libéré.es sans suite judiciaire à 17h.
Aucune charge n’a été retenur contre elleux.
Nous interpétons cette répression policière comme un choix politique de la part de la présidence de l’UBO, visant à empêcher les différentes mobilisations étudantes votées en AG pour le « jeudi noir ».
Afin de légitimer cette répression, elle n’hésite pas à décrédibiliser le mouvement en utilisant le contre feu médiatique habituel des dégradations.
Ironie, après la conférence à l’UBO sur l’expression urbaine et les graffitis : il paraît que ces pratiques sont acceptées seulement lorsqu’elles restent théoriques.
Nous considérons que les vraies dégradations sont les conséquences du sous-financement : salles de classes radioactives (radon), bâtiments détruits par la tempête et jamais reconstruits, plafonds non étanches, fermeture de cafétarias en science et éco, fermeture des RU de Plouzané et Ar-Men.
C’est contre ces dégradations des conditions d’enseignement que nous luttons, et non contre les réappropriations artistiques et politiques des lieux publics qui sont, elles, facilement recouvertes d’un coup de peinture.
Pascal Ollivard, le président de l’université, veut imposer ses modes d’action au mouvement étudiant, qui s’est formé suite à son échec à répondre aux besoins essentiels de l’UBO. Malgé son soutien officiel à la cause, il utilise la violence contre les étudiant.es en lutte, violant ainsi la franchise universitaire (l’interdiction historique de l’intervention de la police au sein des universités).
Rappel : durant ces 40 heures d’occupation, la fac était un espace d’organisation et de politisation qui donnait de la force et de la visibilité médiatique au mouvement et à ses revendications. De plus, elle était ouverte à des conférences, des projections, des colloques et les BU ainsi que les salles de travail étaient à la libre disposition de toustes.
En matérialisant le conflit politique, l’occupation entraîne toustes à s’informer et à se positionner sur les enjeux socio-économiques et les modes d’actions mis en place pour y répondre.
Elle s’inscrit dans la continuité des valeurs portées par l’AG, c’est-à-dire un espace de débat ouvert à toustes.
Nous défendons l’université comme un lieu d’apprentissage et d’émancipation libre et accessible à toustes.
La répression est toujours le signe que le mouvement monte en puissance et menace les pouvoirs décisionnaires. Ensemble, ne reculons pas, soyons prêt.es à en découdre pour nos avenirs !
Rendez-vous en AG du 10 Mars pour organiser la mobilisation du lendemain !
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