Nous vivons actuellement une crise du capitalisme tant écologique qu’économique qui tend à favoriser une montée du fascisme partout dans le monde. Car le fascisme est la dernière carte des classes dominantes en temps de crise.
L’extrême droite ne cesse de gagner du terrain dans les urnes, mais ses idées et méthodes imprègnent des pans entiers de la société en France, en Europe et dans le monde. Partout, il s’agit d’apporter une réponse simpliste aux tensions des sociétés déchirées par les attaques agressives d’un capitalisme mondialisé. Le choix de la haine et du fascisme plutôt que celui des luttes sociales et de la solidarité est une tendance malheureusement bien connue depuis le XXe siècle. Ainsi, de l’Italie à l’Inde en passant par la France on observe l’implantation institutionnelle de gouvernements fascistes et le développement de milices et groupuscules fascistes plus informels.
La progression de l’extrême-droite dans la rue, dans les médias et dans les institutions se vérifie tous les jours en France. La Bretagne était jusqu’à peu relativement épargnée par la progression des idées d’extrême droite. Les groupuscules néonazis qui sévissent dans d’autres régions tentent désormais de s’y implanter. Ils se sont manifestés de différentes manières ces derniers mois notamment à Callac et Saint-Brévin, lorsqu’ils se sont mobilisés contre l’accueil de personnes exilé.e.s, à Vannes et à Lamballe où des « lectures drag » destinées au jeune public ont été interrompues violemment par des militants d’extrême droite ou encore à Saint-Brieuc où un local associatif a été attaqué par des néo-nazis. Aussi, la logique autoritaire de l’État commencée il y a plusieurs années, se renforce aujourd’hui sous couvert de sécurité et de lutte anti-terroriste et est un véritable cheval de Troie pour museler la contestation sociale, réprimant violemment la moindre opposition et détournant la colère populaire en agitant la menace de "l’étranger", et d’une prétendue invasion des migrants.
Nous sommes donc confronté.e.s à un double combat contre la fascisation et contre les groupes fascistes.
Face à cette sombre et inquiétante tendance il nous a semblé nécessaire de nous organiser localement à Brest en un groupe antifasciste structuré afin de mener des actions variées et ne pas leur laisser un pouce de terrain. Mais, "il ne suffira pas de neutraliser les fascistes et d’annihiler leur présence médiatique, culturelle et politique [même s’il faut bien sûr le faire] pour faire reculer le fascisme. Un antifasciste conséquent doit étendre le combat jusqu’au système social qui l’engendre. Un antifascisme ne peut qu’être un anticapitalisme !
Nous continuerons donc à lutter pour un monde sans classes où toute personne puisse vivre dignement, quelle que soit sa couleur de peau, son orientation sexuelle ou encore son genre. La bataille que l’on mène face aux fascistes est un combat pour empêcher qu’ils ne recrutent et ne s’implantent davantage. Qu’ils ne diffusent pas leur poison et enrôlent une partie de notre classe. Car l’extrême droite se nourrit des défaites du mouvement social et de son émiettement. Il nous faut construire une stratégie gagnante pour donner confiance à notre classe et l’unifier, aiguiser sa conscience d’elle-même et faire reculer les obsessions identitaires, craqueler le vernis social du RN. Il n’y aura pas de lutte conséquente contre le développement d’un mouvement fasciste si celle-ci ne s’accompagne pas de luttes contre l’impérialisme dans toutes ses dimensions, sociale et politique, nationaliste et raciste, policière et militaire. Ainsi il nous faut construire des alliances et solidarités avec les militants antiracistes et antifascistes, de défense des réfugiés, des mouvements féministes et LGBTQ, ainsi qu’écologistes. Si nous sommes d’accord qu’à terme, la seule voie pour se débarrasser définitivement du fascisme c’est celle d’une rupture révolutionnaire avec le capitalisme, nous croyons aussi que la lutte antifasciste est une condition à l’unité de notre classe. Notre unité est nécessaire pour la révolution.
G.A.R.B.A !
Groupe Antifa Révolutionnaire Brest et Alentours
Inclusif et émancipateur
Nous sommes :
• Antifascistes : Nous luttons contre les idées et politiques d’extrême-droite sous toutes leurs formes, et tous.tes celleux qui les font exister ;
• Antiracistes : Pour la déconstruction des différences raciales imposées par un système capitaliste, qui cherche à diviser les composantes sociales ;
• Anticapitalistes et révolutionnaires : Nous sommes contre l’exploitation des populations et l’accumulation de richesses. Nous sommes pour la justice sociale et l’émancipation de toutes et tous et pensons que cela ne pourra exister que par un renversement radical des structures actuelles de la société et donc de l’État
• Féministe-Anti-patriarcaux- : Pour l’émancipation des femmes et des minorités de genre ;
• Anti-autoritaires : Contre les structures de pouvoir, leurs logiques répressives et sécuritaires
• Ecologistes : Pour la prise de conscience collective de l’urgence climatique, la remise en question de la domination humaine sur notre environnement, de notre économie et industrie productiviste
• Anti-impéralistes & anti-colonial : Nous souhaitons sortir de l’optique des frontières, des États-nations, forme de division internationale des travailleur.ses. et soutenir les populations dans leur lutte pour l’autodétermination en organisant des solidarités à l’intérieur et au-delà des frontières ;
Nous nous inscrivons en dehors des autres collectifs brestois existants mais avec une ferme volonté de coopération et de création et d’entretien des liens au niveau local et régional. Nous souhaitons participer ainsi à une forme de coordination afin de créer une force locale et régionale. Pour faire face au fascisme les stratégies sont multiples. Nous les jugeons complémentaires et voulons lutter contre le fascisme partout où il existe. Pour cela nous souhaitons faire vivre les idées antifascistes et leur donner de la visibilité dans chaque lutte émancipatrice. De ce fait, nous souhaitons nous inscrire dans les mouvements sociaux, prendre de la place dans le débat médiatique ainsi que dans la rue. Nous voulons avant tout être proactif.ves, et nous nous organisons afin de faire avancer la lutte antifasciste et pas seulement durant des moments de confrontation en réaction aux événements et actions fascistes.
Nous nous donnons comme moyens d’action :
• Affichage/ Collage /Tractage
• Événements et discussion publiques
• Manifestations, rassemblements, contre rassemblements (organiser et /ou rejoindre
d’autres groupes)
• Production d’un discours politique (écriture de texte et diffusion de texte, communication
publique, radio, etc...)
• Vigilance et autodéfense dans l’espace publique : surveiller les groupes fascistes locaux
et nationaux etc..
• Éducation populaire et formations : S’informer sur les projets de lois, développer des stratégies
et tactiques de manière réfléchie et critique
• Visibiliser l’existence d’autres groupes et leurs actions
Cette liste n’est pas exhaustive, et nous pouvons envisager d’autres modalités de luttes que nous estimons adaptées au contexte.
Contact : garba chez systemli.org
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