Aux hommes la rue, aux femmes seulement un bout de trottoir ?  

Samedi 24 novembre nous avons voulu participer à la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes à Brest dans le cadre de l’appel national de « Nous toutes » à manifester. 

C’était important pour nous d’y aller pour affirmer notre solidarité envers les femmes victimes de violence mais aussi pour dénoncer les carences d’une véritable éducation à l’égalité au sein de l’Ecole, pour revendiquer l’égal accès à l’emploi et un suivi plus contraignant dans l’entreprise, une formation plus poussée et généralisée à l’accueil spécifique des femmes dans les commissariats, les hôpitaux y compris pour les migrantes... 
En bref, nous souhaitions par notre présence dénoncer un système qui concourt à l’inégalité hommes/femmes, à la domination masculine avec son corollaire de violences.

Quel fut notre grand étonnement lorsqu’on nous a dit qu’on ne pouvait pas manifester sur la rue mais qu’on devait rester sur le trottoir ! 
Drôle de symbolique pour les femmes en lutte ! 

Jusqu ’ici toutes les manifestations auxquelles nous avons participé à Brest ces dernières années se sont faites sur la rue. L’une d’entre nous a bien connu ce genre de manifestation sur les trottoirs il y a bien longtemps ; c’était pour la marche mondiale des femmes en 2000 à New York, et c’était les forces de l’ordre qui étaient à l’œuvre !

 Lorsque nous sommes allées sur la rue, trois femmes nous ont expliqué que c’était parce que la manifestation n’était pas déclarée (pour qu’elle raison ? Elles nous l’ont pas dit) et qu’on devait respecter la décision collective...

Soucieuses de respecter « la décision collective » et devant la pression démonstrative des 3 participantes, à priori responsables de la manifestation devant les autorités, à contre cœur nous nous sommes retirées. 
Nous ne pouvions pas manifester de cette manière car encore une fois, les femmes devaient se faire toutes petites et ne pas déranger comme on nous l’a appris depuis des lustres.
C’était donc pour nous l’occasion de reprendre la rue pour montrer à nos agresseurs qu’elle ne leur appartient pas... 
Notre propos n’est pas ici de remettre en cause le fondement de la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles mais de questionner les pratiques qui ont eu lieu dans le cadre de cette manifestation.

Des brestoises(mais pas que... )