Drapée dans un discours creux sur la démocratie, la république, la liberté de débat, la présidence de l’université souhaite condamner « sans disctinction » les inscriptions neo-nazies et celles qui les ont recouvertes par la suite, annonçant avoir déposé une plainte commune contre les auteurs de tous ces tags.
C’est ainsi, que l’UBO prétend « porter les valeurs de la démocratie ». En s’attaquant à celles et ceux qui ne permettent pas que trônent dans les rues de leur ville des symboles neo-nazis, qui ne tolère pas de voir s’afficher sans vergogne une idéologie qui prone la guerre raciale. Une idéologie qui se taille progressivement une place dans l’échiquier politique français à travers ses caches sexes sémantiques comme le grand remplacement, la remigration, l’ensauvagement...
Dans ce communiqué, sont mis dos à dos les tenants d’une « europe blanche » (et donc les crimes contre l’humanité qui marchent dans l’ombre d’un tel projet), et les tenants d’une société égalitaire et fraternelle débarassée de l’exploitation de l’humain par l’humain sous toutes ses formes. Le combat contre la résurgence fasciste et raciste est réduit à un affrontement de bandes rivales, une expression sauvage de bas affects extrémistes.
En faisant mine de se placer au dessus de la mêlée « des extrêmes » l’UBO se fait, bien au contraire, l’instrument de l’extrême droite française et de sa politique de banalisation en plaçant sur le même plan d’humanité, celui qui rêve de génocide et celui qui rêve de fraternité. Comme si l’on pouvait débattre dans l’apaisement de sa préférence pour l’un ou l’autre. La présidence de l’université fait ainsi la démonstration de son inconséquence pathétique face à l’histoire et face à la société pour laquelle elle prétend être « un espace de réfléxion ».
Les messages inscrits sur les murs de la fac, ne se réduisent pas à des « tags hostiles à l’extrême gauche » mais sont bel et bien des tags hostiles à la société dans son ensemble. Cette hostilité s’adresse aux personnes non-blanches, et à tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans ce racisme crasseux. Nul doute d’ailleurs que tout cela représente une grande proportion, si ce n’est la quasi totalité des personnes qui fréquentent cette université.
Alors que se déroule devant nos yeux le conflit entre les islamistes du Hamas et les nationalistes du gouvernement israélien. Alors que nous assistons, impuissants, à la démonstration en acte de la nature mortifère et meurtrière du nationalisme et du racisme, d’où qu’il vienne. Alors que l’histoire nous a démontré mille fois auparavant le danger que représentent ces idéologies et la nécessité de les combattre pieds à pieds. Pas un mot n’apparait sous la plume de la présidence pour les nommer et les condamner.
Pire, elle assimile celles et ceux qui portent les idées les plus putrides et dégénérées de l’histoire de la pensée occidentale, et celles et ceux qui défendent leur ville contre ces mêmes idées, sur les murs, dans la rue, dans les idées, dans la lutte.
Que ce soit clair, il n’y a dans cette prise de position aucune hypocrisie de la part de la présidence, et bien que cela nous scandalise comme il se doit, il serait mensonger de prétendre que cela nous surprend.
Au fond, nous ne doutons pas que pour un petit notable libéral comme le président de l’UBO, il y ait autant de catastrophe dans la perspective d’un génocide que dans la fin du système qui lui a donné sa petite place. Ainsi, de ce point de vue bien particulier, l’autonome ou l’anarchiste est-il au moins aussi dangereux que le nazi.
Voilà qui a le mérite d’expliquer le drôle de positionnement choisi par l’UBO suite aux événements de ces 13 et 14 octobre, malheureusement cela jette aussi une lumière crue sur les abimes de bassesse où a élu domicile son président.
Pascal Olivard comme ses semblables rejoindrons dans l’histoire les rangs de ces notables inconséquents et bouffis de prétention qui, défendant coûte que coûte le système qui les fait exister comme un animal défend son maitre, précipitent le monde dans le chaos de la guerre civile.
Les victimes de leur inconséquence, elles, sont anonymes.
Quant à nous, nous nous trouverons toujours là où les fascistes de toutes sortes veulent prendre pied pour les repousser, dans les rues de Brest comme ailleurs. Nous continuerons à lutter comme tant d’autres, et comme d’autres avant nous pour mettre fin au capitalisme, à l’exploitation et à la domination partout où elles prospèrent aujourd’hui.
Nous nous tenons au coté de celles et/ou ceux qui ont recouvert ces immondices, et de celles et ceux qui colorent les murs de notre ville de messages de libertés.
Brest est antifasciste !
Des autonomes brestois, antifascistes.
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