Lundi 29 février et mardi 1er mars, l’État, avec ses flics, ses bulldozers et ses alliés humanitaires, a détruit une partie de la Jungle de Calais. Dans ce bidonville créé par l’État, après des expulsions de squats et d’autres campements, plus de 5000 personnes vivent en attendant d’essayer de passer en Angleterre.
Depuis cet été, l’État cherche à se débarrasser de ce lieu en mettant en avant les habituels arguments sur les risques sanitaires, les violences, etc. Mais ce qui dérange avant tout le pouvoir, c’est les possibilités d’auto-organisation créées par ce regroupement : résistances aux précédentes expulsions, manifestations, tentatives de passage collectif de la frontière, etc.
Pour expulser ce lieu, le gouvernement a usé de différentes stratégies : rafles, propositions d’hébergement dans des « centres d’accueil et d’orientation (CAO) » qui sont en fait des lieux de tri entre les « bons » réfugiés et ceux qui doivent être expulsés, et la création, dans la Jungle même, d’un centre semi-fermé : des conteneurs aménagés en guise de dortoir, entourés de barbelés et de grillages, pour 1500 personnes.
Aujourd’hui, la répression est moins trompeuse, elle se fait à coups de matraque, de flashball et de gaz lacrymogène. Le message de l’État est clair : dégagez !
La question n’est pas de savoir s’il faut défendre ce ghetto ou pas. Les personnes migrant-es qui y vivent sont là en attendant de trouver le moment propice pour continuer leur route vers la Grande-Bretagne. « Uk, Uk ! No jungle, no jungle » sont les slogans qui résonnent le plus dans les manifestations et lors des affrontements avec la police.
La question qui se pose est celle de l’existence de cette frontière mortifère qui se dresse sur la route de celle et ceux qui veulent rejoindre l’Angleterre. Plus de trente personnes sont mortes à cette frontière en 2015 et déjà deux en 2016.
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