Lecture mise en scène de la pièce Priveziou publik

La pièce en breton surtitrée en français parle des espaces femmes, ces lieux où la parole a quelque chose de différent puisqu’elle n’est pas soumise au regard des hommes. Des paroles qui ne se disent que là.

Mélanie Giotto a écrit en 2012 la pièce Privezioù Publik sur mesure pour la compagnie Paritito, au croisement de plusieurs envies fortes : l’envie d’écrire des rôles puissants de femmes pour la scène, de donner à entendre dans un cercle plus large les paroles de femmes entre elles, donner à voir dans leur réalité les espaces où s’emmêlent les langues bretonnes et françaises. Privezioù Publik est pour elle un pont souple de lianes jetées entre les falaises qui séparent les femmes entre elles, femmes brittophones ou monolingues, féministes ou mangeuses d’hommes, lesbiennes ou célibataires, mères ou non, victimes de violences ou violentes elles-mêmes, dans les différentes fractures du social.

Les dynamiques féministes morlaisiennes

Depuis quelque temps déjà, les questions de féminismes agitent les consciences morlaisiennes. Un groupe se réunit pour discuter des rapports hommes-femmes, un s’est formé à l’auto-défense pour femmes, enfin, un 3^e travaille depuis près d’un an maintenant à la création d’un planning familial.

Les femmes qui composent l’association Le Reuz se retrouvent souvent à la croisée de ces collectifs. Elles sont portées par l’envie de créer des espaces d’échanges et de débats sur les sujets qui animent la société. C’est pourquoi la proposition de la compagnie Paritito les a enthousiasmées.

L’ouverture d’une scène en théâtre forum participatif

Dans les espaces femmes, la question de la circulation des paroles face aux violences et en particulier aux violences sexuelles, est omniprésente et la pièce Privezioù Publik ouvre sur cette problématique. A partir d’une des scènes de la pièce, il va être proposé au public de monter sur scène pour improviser avec les comédiennes des propositions alternatives. Cet exercice issu du théâtre de l’opprimé d’Augusto Boal permet aux spectateurs de s’entraîner à réagir face à une situation donnée et de trouver collectivement des réponses réalistes et souhaitables (pour et selon chacun.es !) à y apporter.

Article repris sur le site du Reuz