BOURRASQUE-INFO.ORG

Site collaboratif d’informations locales - Brest et alentours

Réflexions sur la « violence » en manifestation

|

Pour les personnes qui n’auraient pas remarqué, on est dans une période de mouvement social contre la loi travail. Je ne vais pas m’épancher sur le fait que cette loi est pourrie (y a-t-il vraiment beaucoup de gens pour la défendre ?) ni même sur la bouffée d’espoir que suscite un mouvement social un peu massif après des années de recul sociaux sans grande lutte.

Dans ce petit billet, je voudrais plutôt m’attarder sur une question qui revient régulièrement lorsqu’il y a une lutte d’ampleur, c’est-à-dire le rapport aux moyens d’action, à la « violence » ou aux « manifs plan-plan ». Ceci parce qu’il me semble avoir vu passer un certain nombre de textes appelant à l’insurrection qui vient enfin, comme Le monde ou rien publié sur Lundi.am [1].

En résumant à la hache, ces textes disent en substance : pas besoin de « massification » et de manifs plan-plan, mais des action « déterminées » :

« La question, c’est pas celle de la massification, c’est celle de la justesse et de la détermination. Chacun sait que ce qui fait reculer un gouvernement, ce n’est pas le nombre de gens dans la rue, mais leur détermination. La seule chose qui fasse reculer un gouvernement, c’est le spectre du soulèvement, la possibilité d’une perte de contrôle totale. »

Je ne vais pas spécialement disséquer ce texte, ni les autres, et encore moins (parce que c’est compliqué d’en parler dans un article public) la mise en pratique concrète dans des actions. Je voudrais simplement exprimer mes réflexions actuelles sur la « violence », les « manifs ronronnantes » et le rapport entre les deux.

Une note sur le terme « violence »

J’emploie le terme « violence » parce que c’est celui qui est souvent utilisé, même s’il me paraît assez problématique sur un certain nombre de points. Le fait de casser du matériel qui appartient non pas à des individus mais à des entreprises ou institutions relève-t-il vraiment de la violence ? Les défilés en masse, même parfaitement légaux et « en bon ordre » des homophobes de La Manif Pour Tous me semblent personnellement plus violents, de même que les licenciements massifs d’Air France me semblent plus violents que la chemise arrachée à leur DRH. Il serait peut-être plus judicieux de parler d’illégalité, mais ça ne me paraît pas non plus être la bonne catégorie (par exemple, l’enquête sur Tefal d’une inspectrice du travail a été condamnée comme illégale, ce n’est pourtant pas le genre d’actions discutées ici).

Il faudrait peut-être plutôt parler d’« action qui a des chances d’être réprimée de manière brutale ». Comme c’est un peu long, je vais rester sur le terme « violence », tout en admettant qu’il n’est pas terrible.

L’utilité de la violence

Il y a régulièrement des discussions sur l’utilité de la violence. Pour schématiser les deux visions opposées, on aurait d’un côté les gens « hyper légalistes », pour qui tout « débordement » (même dont la « violence » est relative) nuit à l’image du mouvement ; de l’autre des gens pour qui la violence est le seul outil révolutionnaire et tout le reste des conneries de réformistes.

Personnellement, je pense que la « violence » (au sens large défini précédemment) est un outil comme un autre. Parfois utile voire nécessaire, il ne faut pas le nier, et en même temps pas un truc à fétichiser (pour détourner un dicton, quand on a un marteau entre les mains, tout ressemble à une vitrine à péter).

Il me semble que le recours à la « violence » a surtout deux intérêts : d’une part permettre d’atteindre un objectif politique « tactique » (occuper un lieu, poursuivre une manifestation, bloquer quelque chose) et d’autre part permettre d’avoir une plus grande confiance en soi. Elle comporte, en revanche, des risques. La question est donc de savoir, au cas par cas, si « le jeu en vaut la chandelle » (tout en admettant que des personnes ou des groupes différents auront sans doute là dessus des réponses différentes).

Lire la suite sur Rebellyon.info

proposer complement

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Publiez !

Comment publier sur bourrasque-info.org ?

bourrasque-info.org est ouvert à la publication. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment y accéder et procéder !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact bourrasque-info chez protonmail.com