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Médics, traumas et acceptabilité du maintien de l’ordre

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Réflexion et analyse sur les violences commises par les dites « forces de l’ordre » et leurs conséquences.

Ce jeudi 26 mai les moments d’affrontements ont été brefs mais ont conduit rapidement à de nombreuses blessures. Mais ce qui m’est apparu davantage au cours de cette journée ce sont les aspects pyschologiques et séquelles sur le moyen terme, dans un mouvement social qui se prolonge, avec des affrontements intenses et brutaux qui se produisent très régulièrement.

Au fil des jours, je croise de plus en plus de personnes qui me disent qu’elles ont des bronchites qui s’éternisent, des difficultés respiratoires au quotidien ou lors d’un effort physique, et j’entends même parler de personnes hospitalisées pour des infections pulmonaires. Indéniablement, le gaz lacrymogène fait des dégâts qui se renforcent avec des expositions répétées. Certaines personnes font des malaises et crises d’asthme dès les premiers nuages et avouent que ça ne leur arrivait pas avant.

On a beaucoup appelé au port du casque, mais avant tout j’ai le sentiment que ce qui devrait se généraliser c’est le port du masque à gaz à cartouches. Dans les moments de gazage intense le masque fait une énorme différence : pas de convulsions, pas de reflux gastriques ou de brûlures de la gorge et du nez. Surtout que le gazage est fréquemment utilisé non seulement comme moyen préventif mais aussi punitif, comme lorsqu’hier la tête du cortège se déroute de son parcours initial et est rapidement nassée dans une perpendiculaire au Bld Diderot. La nasse est alors abondamment noyée sous les lacrymos avec aucun moyen de fuite. À d’autres moments ce sont les bombes au poivre qui servent à réprimer les nasses. La perversité des gaz réside dans un effet diffus, momentané mais dont les effets peuvent survenir en différé et parfois longtemps après. Face à cette crainte d’effets secondaires, d’intoxication invisible, un certain nombre de personnes développent une inquiétude des gaz et finissent par les éviter complètement, désertant du même coup les lieux de manifestation.

Mais ce qui me frappe le plus ce sont les aspects psychologiques (ce qu’on met en vrac dans « traumas ») qui ressortent au gré des discussions qu’on peut avoir avec les unEs et les autres les lendemains de manifestations.
Il y a de nombreuses personnes qui se sont peu à peu greffées sur les avants de manifestations ou se sont retrouvées dans des affrontements sur la place de la République et font l’expérience d’une violence à laquelle elles n’étaient pas préparées. Dans les témoignages écrits que j’ai pu lire de soirées comme celles du 28 avril (la destruction et évacuation du château des étudiants des Beaux-Arts), les gens disent avoir des difficultés à dormir, faire des cauchemars après les évènements, ressentir une fébrilité constante et impossible à calmer durant plusieurs jours. Un certain nombre de personnes ont cessé de venir aux manifestations parce qu’elles ressentent un profond malaise ou une panique irrépressible lorsque les explosions retentissent. Parmi celleux qui ont vu des proches et connaissances être blessés ou même des inconnuEs, s’est parfois installé une peur panique d’être blesséEs. Les blessures sont parfois spectaculaires sur le moment et génèrent chez certainE une vision apocalyptique des évènements qui va les perturber, voire les traumatiser profondément pendant plusieurs jours, voire semaines.

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