C’est bien connu, le chinois mange du chien, le nègre ça court vite, le juif aime l’argent, le gitan vole et l’arabe deale... Voilà la toile de fond des articles récemment parus dans la presse locale à propos de la place Guérin. Désolés, mais nous ne hurlerons pas avec les loups.

Nous ne défendons pas une vision angélique du quartier Saint-Martin, où, comme partout ailleurs, il y a du deal.
Nous constatons une fois de plus la tendance des élus, en accord avec la police, à laisser pourrir une situation afin que naisse un sentiment d’insécurité auquel eux seuls sauraient apporter une solution... que nous ne connaissons que trop bien. C’est en cela aussi que le deal se doit d’être critiqué.

Laisser pourrir une situation fait partie justement du processus de « gentrification » : rappelons 2008 : trafic permanent square Baden Powell. Intervention policière à grand spectacle le jour de la rentrée scolaire, à 17 heures, devant des enfants en pleurs. Depuis, tentative de privatisation de cet espace public.

Combien de fois faudra-t-il le rappeler, nous vivons dans un quartier populaire, le clochard alcoolique a toute sa place dans le paysage et les business « illicites » font partie d’une économie de survie, dans laquelle comme pour toute économie, il y a un marché avec de la demande et donc de l’offre. Faut arrêter l’hypocrisie, s’il y a du commerce c’est bien parce qu’il y a des consommateurs. Bien malin celui qui pourra démontrer la réelle nature d’une relation entre la couleur de la peau et la vente et l’achat de drogue !
Quant aux journalistes charognards que l’on ne voit dans le quartier que lorsqu’il s’agit de nous narrer une fable du « avant c’était mieux, mais maintenant c’est pire » en s’empressant de ne souligner que les aspects négatifs pour servir la soupe aux élus, qu’ils ne s’étonnent plus d’être méprisés. L’omerta ne vaut que pour eux : on se parle place Guérin, et dans toutes les langues et si règles et lois il y a, celles de l’apéro et du bavardage universel demeurent.
Ne nous trompons pas d’ennemis.

Des usagers de la Place Guérin à Brest, le 1^er juin 2016