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Ni profs, ni patrons, la fac est à nous !

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A ceux qui s’insinuent dans nos vies, qui surveillent et punissent.
Nous ne serons ni des étudiantes, ni des travailleur-se-s dociles.

L’année étant presque finie pour pas mal d’étudiant-e-s, l’UFR de Lettres et Sciences Humaines (fac Ségalen) décide d’organiser, jeudi 23 juin, une petite soirée en l’honneur de leur partenariat avec les entreprises dont le but est de démontrer que, oui, les étudiant-e-s peuvent avoir un avenir, résumé au devenir professionnel, même en filière Lettres.

Depuis le début du mouvement contre la loi travail à la fac, nous nous sommes toujours positionné-e-s contre la professionnalisation à l’université et donc contre la professionnalisation de nos filières. Tout au long de l’année, nous recevons des mails de Cap’Avenir, liste de diffusion sur laquelle nous sommes inscrit-e-s sans notre accord, et qui diffuse des informations concernant la ré-orientation, les projets professionnels, autant vous dire que ceux-ci ressemblent plus à des spams pour nous qu’à a de la réelle information. Nous critiquons aussi vivement l’UE7, une UE intitulée « Projet personnel et professionnel », soit disant obligatoire qui nous pousse à faire des ateliers/conférences, la plupart du temps inintéressants.

Nous ne savons pas si la fac’ s’est dit que nous ne serions plus là, étant (pour la plupart) en vacances, mais manque de chance (pour elles/eux), certain-e-s d’entre nous regardent encore leurs mails et nous avons eu comme une envie de nous inviter à cette petite fête du patronat.

Nous avons pris connaissance du programme qui est en lui-même une grosse blague : mise en avant de personnes qui ont réussi dans des domaines très bouchés comme celui de la culture, de l’art et aucune trace d’un-e enseignant-e-chercheur-e (ça a l’air dépassé comme métier, celui de manager dans l’événementiel est sûrement plus clinquant...).

18h30, nous arrivons à la fac, nous décidons d’accrocher des banderoles depuis l’espace étudiant, une sur le travail et une sur la répression (« UBO, complice de l’état policier »), puis armé-e-s de dizaines d’affiches et de tracts, nous décidons de descendre dans le hall pour y refaire la décoration. Des feuilles blanches sur un panneau d’affichage indique « boîte à idées », certain-e-s décident d’écrire quelques mots dessus, une personne nous surveille et nous interpelle « qu’est-ce que vous faites là ? ».

S’en suit un débat avec deux personnes qui ont organisé cet événement. Nous avons affaire à beaucoup de condescendance, exemple : « c’est une boite à idées et non une boite à « opinions », ce n’est pas la même chose », « vous n’avez pas à détruire notre travail ». Le type du début arrache une des affiches « Ni flic, ni prof, ni patron, le monde est à nous » car « elle ne [lui] plaît pas ». Expert en esthétique d’affiches et de slogans, il distribue des bons points, nous demande si nous ne voulons pas non plus des « crayons pastels ». Ce débat a fini sur « vous avez de la chance d’être en France, vous pouvez vous exprimer », dixit la responsable, tout en enlevant les feuilles qui servent à la boite à idées. Tout le monde a le droit de s’exprimer, mais pas trop non plus, et pas non plus sur un mode critique et contestataire, brandir la liberté d’expression comme droit mais y mettre des limites quand même .Ok... Pendant ce temps, des copaines continuent de scotcher des affiches partout dans le hall.

Nous captons une conversation de la responsable avec une personne présente à la soirée, cette dernière lui dit « oui mais c’est dommage, il n’y a que des parcours parfaits, il n’y a aucun raté dans leurs cursus... », normal, ce sont les enseignant-e-s qui ont choisi leurs étudiant-e-s les plus méritant-e-s selon elles/eux, du coup ce n’est presque pas crédible et surtout pas représentative de la réalité de milliers d’étudiant-e-s qui sortent de la fac’ et qui se retrouvent au chômage, ou qui cumulent des boulots qui n’ont rien à voir avec leur formation, ou aussi de ceux et celles qui refusent ce monde, qui refusent de travailler. Pour nous, notamment, l’université n’a pas pour finalité de nous mener vers un métier (pour plus d’explications sur notre démarche, on vous laisse lire notre tract en pièce jointe).

Le doyen finit par intervenir alors que nous discutons tou-te-s ensemble dans le hall, s’en suit une discussion sur la répression, mais ceci est encore une autre affaire.
Pendant ce temps, le personnel de la fac’ installe le super buffet pour les invité-e-s, plantes vertes et petits fours, bizarrement, nous, on n’y a jamais le droit. La vigile embauche à 19h.
Et oui, pendant que certain-e-s se pavanent et s’applaudissent, d’autres, en travaillant, doivent veiller à leur petit confort.

Vous nous avez véner’, nous revenons déter’.

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