BOURRASQUE-INFO.ORG

Site collaboratif d’informations locales - Brest et alentours

Demandeur-euse-s d’asile : la sale guerre de BMH, le retour

|

Jeudi 21 juillet au matin, peu après 8h, le quartier est mor(t)ne.
Un type de ASSIST, boîte de sécurité privée, accompagné d’un (ir)responsable de Brest Métropole Habitat (BMH) passe devant nous. Ça sent pas bon.
Des flics en civil, des fourgonnettes, ainsi qu’un type de BMH ayant été aperçus la veille rodant dans le quartier, on se prépare encore une fois au pire.

Après avoir dévitalisé des maisons en mars dernier, voilà que depuis mardi après-midi, à peine les grandioses fêtes maritimes terminées, BMH a entrepris de passer à la vitesse supérieure, en entamant la destruction de ce pâté de maison du quartier du forestou. Un panneau a fleuri il y a peu, informant de la démolition de cette parcelle de 4000m², pour en faire de l’habitat social. Ce dernier point est à souligner, puisque la construction de logements sociaux a justifié ces dernières années l’expulsion de plusieurs lieux occupés, sans autre résultat à ce jour que la démolition des habitations concernées. Des panneaux « danger amiante » ont également été posés (uniquement devant les maisons réquisitionnées), ce qui étonne certains voisins qui sont là depuis 20 ans...

8h30, 3 ouvrier-e-s d’ERDF arrivent au n°99, dans la même rue que celle qui se fait démolir depuis mardi. Alors qu’illes passent le portail, nous les informons qu’illes sont hors-la-loi, qu’il s’agit d’une propriété privée. « moi j’rentre pas, j’enlève juste l’électricité  », nous répond l’un d’entre eux. Ahem. Illes repartent finalement sans rien faire.

9h15, un fourgon de flics arrive dans une autre rue. Le type de BMH, avec l’aide des flics, suivis du type d’ASSIST, arrache les noms sur les boîtes aux lettres, ainsi que les textes de loi accolés, sans aucun respect de la procédure. Ambiance. Alors qu’une d’entre nous s’insurge, un keuf lui répond, virulent, « on prend la loi comme on veut, vous prenez la loi comme vous voulez ». Il nous demande ensuite si l’on trouve normal qu’on prenne la maison vide d’une personne âgée décédée depuis 3 ans… Si c’est pour y loger des personnes à la rue, il est évident que la réponse est oui.

9h45, le type de BMH accompagne les ouvrier-e-s d’ERDF, revenus entre temps, au n°99. Quand on rappelle à cette raclure l’illégalité dans laquelle il se trouve, il nous rétorque tout en pénétrant dans le terrain que « ce n’est pas grave, on ira en prison avec les ouvriers ». Plusieurs fois dans la matinée, ils vont ainsi tenter de nous provoquer, insinuant que nous devrions porter plainte, mi-amusés mi-satisfaits de leur bonne blague. Il est évidemment facile de déployer cet argument quand on est du côté des possédants et du pouvoir politique local (rappelons que le président de BMH n’est autre que le maire de Brest, François Cuillandre). Un des arguments favoris des gens de BMH pour dire que vraiment, on n’est pas sérieux, c’est de supposer qu’on n’a pas de taf, alors que eux, au moins, travaillent.

Et quel travail, « qu’est-ce qu’on ferait pas pour un salaire ? » comme on dit. On ne doute pas une seconde que les employés présent répondent parfaitement ici au caractère « social » de leur emploi. De l’autre côté de la rue, 3 flics se postent, tonfa en évidence. À 10m de là, une fresque sur un transformateur électrique, à l’effigie de Jean Catelas, condamné à mort par Vichy en 1941, (une commande de la ville, sans doute) symbole antifasciste aux trois flèches de la SFIO et drapeau des Brigades Internationales (qui ont combattu les troupes de Franco il y a 80 ans) bien visible, nous fait rire jaune. Comme dans le cas de la militante anarchiste et communarde Nathalie Lemel, à Brest on récupère l’Histoire des luttes quand leurs protagonistes ne menacent plus l’ordre établi.

10h, ERDF coupe l’électricité au poteau, tandis qu’un ouvrier de LIZIARD, entreprise de démolition et désamiantage, barricade l’entrée de la maison. Quand on lui demande ce qu’il fait, il nous répond tout simplement que tout va être cassé à l’intérieur, qu’il faut voir avec les chefs (en pointant BMH de la tête), que nous n’avons qu’à porter plainte. Comme d’habitude, ça exécute les ordres sans se poser de question.

10h30, on a à peine le temps de se poser et essayer de trouver une stratégie pour la suite que les deux imbéciles de BMH (le type du début a été rejoint par Maïté Cadéro, « chargée d’opération ») demandent à des habitants l’autorisation de passer par leur jardin pour murer la maison attenante à la leur. Ces as de la manipulation ont su être convaincants, les voisins acceptent, défaitistes quant à la possibilité de résister à la destruction de leur quartier, et sûrement mal informés sur leur droit de refuser, déclarant qu’ « ils sont chez eux de toute façon », en parlant de BMH.

11h, les deux opportunistes de BMH essaient d’enlever les éléments de la barricade de fortune que nous venons de construire le long du grillage du voisin. Mr BMH se prend un bon seau d’eau, on sentait qu’il avait besoin de se rafraîchir. Maïté s’empare alors de son téléphone et commence à nous compter, on s’éloigne. On l’apercevra ensuite sautiller de joie, sourire aux lèvres.

11h30, c’était prévisible, les flics arrivent et prennent le relais : Ils détruisent notre barricade avec l’aval des voisins.

proposer complement

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Publiez !

Comment publier sur bourrasque-info.org ?

bourrasque-info.org est ouvert à la publication. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment y accéder et procéder !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact bourrasque-info chez protonmail.com