En mars 2016, des personnes ayant participé à la grève de la faim de 2012 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sont venues à Calais rencontrer 9 réfugiés prêts à mourir pour faire arrêter les expulsions de la partie sud de « la jungle ». Ces personnes étaient en grève de la faim contre l’ordre d’expulser plus de 3000 personnes de la seule maison, abris de fortune, cabane en bois ou bâche qu’ils avaient, destruction notamment effectuée par SOGEA, filiale de VINCI.
Pour les paysans de Notre-dame des landes la destruction de ce qui faisait leur vie équivalait à remettre en cause leur vie-même. Dans « la jungle », les maisons, restaurants, épiceries qui sont construites sont des passages où une vie, malgré tout est possible en attendant « de pouvoir commencer à vivre vraiment ». S’il faut participer à la défense de la « jungle » aux cotés de ceux et celles qui y vivent c’est d’une part parce que leurs existences et leurs perspectives sont menacées par un monde gestionnaire et un état policier. Mais aussi parce que, comme à la zad, la « jungle » rend possible des formes d’organisation, d’autonomie, des rencontres et des solidarités. Et comme à Notre-dame-des-Landes, l’état n’a que peu de considérations pour des individus prêts à mettre leur vie en jeu.
Aujourd’hui, en octobre 2016, l’état annonce l’expulsion de la « jungle » dans son intégralité, soit l’expulsion de 10 000 personnes. Comme lors de la destruction de la partie sud du bidonville en mars dernier, le gouvernement veut présenter cette expulsion comme une « opération humanitaire ». L’hypocrisie de ce discours est insupportable face à la violence de la destruction programmée des lieux de vies et à la volonté de contrôle des personnes en transit présentes à Calais.
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