Nous, personnes trans et alliées cis, voulons affirmer publiquement et ouvertement notre engagement dans un féminisme qui incluent les personnes trans.
Nous sommes engagé·e·s
à la reconnaissance et au respect de la construction complexe des identités de genre et de sexe ;
à la reconnaissance des femmes trans comme femmes et à leur inclusion dans tous les espaces pour femmes ;
à la reconnaissance des hommes trans comme hommes et au rejet des récits de masculinité qui les excluent ;
à la reconnaissance des personnes intersexuées, non-binaires et genderqueer et à l’acceptation de leur légitimité ;
à l’exigence de recherches et d’analyses sur le genre, le sexe, et la sexualité qui soient rigoureuses, bienveillantes et nuancées, qui acceptent les personnes trans comme expertes de leurs propres expériences et qui comprennent que la légitimité de leurs vies n’est pas ouverte au débat ;
et, enfin, au combat contre les idéologies sœurs que sont la transphobie et le patriarcat et contre toutes les manifestations de ces idéologies.
Le féminisme transphobe ignore que de nombreuses personnes trans et genderqueer s’identifient comme féministes et que beaucoup de féministes cis s’identifient avec leur sœurs, frères, ami·es et amant·es trans ;
c’est le féminisme qui les a trop souvent rejeté·es, et pas l’inverse.
Le féminisme transphobe ignore les pressions historiques exercées par les professions médicales sur les personnes trans* pour se conformer à des stéréotypes de genre rigides afin de se voir “offrir” l’aide médicale à laquelle ils et elles ont droit en tant qu’êtres humains.
En posant « la femme » comme une identité cohérente et stable dont ils et elles s’autorisent à définir les limites, les féministes transphobes rejettent les apports des analyses intersectionnelles, subordonnant toutes les autres identités à celle de « la femme » et toutes les oppressions au patriarcat. Ils et elles refusent de reconnaître leurs propres pouvoir et privilèges.
Nous reconnaissons de plus la violence particulière que la transphobie cause aux personnes trans* racisées lorsqu’elle se combine avec le racisme, et la violence qu’il encourage.
Que l’on soit cis, trans*, binaires ou genderqueer, nous ne laisserons pas les discours féministes régresser ou stagner. Bien que nous respections les immenses accomplissements et les dures batailles menées par les activistes des années 60 et 70, nous savons qu’elles et ils ne sont pas infaillibles et que le progrès ne peut pas s’arrêter avec elles/eux si nous voulons garder notre honnêteté intellectuelle, notre cohérence et notre efficacité politique.
Plus important encore, nous reconnaissons que les théories ne sont pas plus importantes que les vraies vies des gens ; nous rejetons toute théorie du genre, du sexe, ou de la sexualité qui réclamerait de sacrifier les intérêts de n’importe quel groupe marginalisé ou opprimé.
Les personnes comptent plus que la théorie.
Si nous voulons que le féminisme soutienne les personnes/combats trans, chacun-e de nous peut agir individuellement à sa façon pour transformer ce souhait en réalité
support your sisters not just cis-ters
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