Tout d’abord, on aimerait remercier « longueur d’ondes ». On trouve ça chouette que ce festival existe et la manière dont vous l’avez rendu accessible au public. Alors voilà nous avions quelques questions à poser dans le cadre de cette rencontre.
– Pourquoi autant de place à des personnalités ayant déjà une audience élevée ? Est-ce dû au financement ? Est-ce pour remplir les salles ? Ou est-ce une volonté de diffuser encore une fois un discours dominant ?
– Quelle place est réellement laissée aux radios associatives ? Ne serait-il pas plus intéressant de laisser la parole aux personnes moins « visibles » ?
– De plus, une partie du contenu nous pose problème. Comme la projection du film « Les garçons sauvages » qui montre le viol de manière esthétique et qui réduit la transidentité à une métamorphose, voire une punition ?
– La présence de Raphaël Enthoven nous questionne aussi. Est-il invité pour nous parler de ses émissions, de philosophie ou nous donner son point de vue, ou des leçons sur des sujets comme le féminisme, le racisme… ce dont on se passerait bien.

Nous sommes ici pour ne pas vous laisser la parole. Vous l’avez déjà trop !

Vous nous insulterez de détractrices, de lâches pour qui l’esquive ou le boycott tient lieu de victoire, de bourreaux des bourreaux, d’agresseuses, de militantes sans vergogne.

Et on s’en fout !!!

Nous avons écouté soigneusement, jusqu’à l’écœurement, votre logorrhée et vos insultes proférées à l’égard de vos opposantes. C’est pour cette raison que nous sommes là aujourd’hui. Pour vous faire remarquer que vous vous posez en victime et comme vous le dites si bien : « les victimes sont plutôt mal placées pour juger du juste et de l’injuste », et « qui mieux qu’une victime peut impunément devenir le bourreau de ses bourreaux ». Ne confondriez-vous pas justice et vengeance ? Ne voyez-vous pas le ridicule de vos propos quand vous en êtes la cible ?

Dans le féminisme qu’on porte, radical, inclusif et intersectionnel, nous nous organisons, notamment en mixité choisie, pour dépasser ce statut de victime dans lequel la société et vous, comme parfait républicain universaliste, vous nous condamnez.

Nous ne sommes pas des victimes !

Nous nous organisons contre les oppressions systémiques (sexisme, racisme, classisme, homophobie, transphobie, validisme). Vous qualifiez les espaces non mixtes de délétères. Nous, nous dénonçons l’hypocrisie de la soi-disant mixité universelle qui exclut bien souvent les minorités quelles qu’elles soient. Contrairement à vos certitudes, nous sommes les mieux placéEs pour savoir avec qui, comment et contre quoi nous voulons lutter. Et nous ne jugeons pas « la pertinence et la légitimité d’une parole en inspectant le contenu des slips plutôt que des arguments », pour citer vos propos transphobes.

De plus, qui mieux que les personnes concernées, invisibilisées, sont à même de lancer et mener les luttes contre les oppressions qu’elles vivent ! Elles seront par la suite souvent rejointes par les intellectuel-le-s de tous bords et dénigrées par les valets de l’État.

Comme le dit Audre Lorde, poétesse lesbienne noire et féministe :
« Les outils du maître ne serviront jamais à détruire la maison du maître »

Et maintenant on va vous laisser philosopher sur vos propos publiés le 4 septembre 2018 dans le Point : « J’aimerais être une femme noire pour pouvoir dire la même chose de la même manière et qu’on arrête de m’emmerder avec mon sexe et la couleur de ma peau, mais personne n’est parfait ».

On t’emmerde et ça va chier !