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RADIO PIKEZ : écoutez en direct jeudi 10 juin à 14h30 l’émission de débats L’École Volante, « Vie et mort du syndicalisme »

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Émission de débats de 3h environ

Nous parlerons du syndicalisme dans le mouvement social local et national plus que du syndicalisme du quotidien dans l’entreprise.

Nous ferons dans un 1er temps le bilan du syndicalisme en lien avec les dernières luttes globales, notamment depuis 2016 et le cycle de luttes de classes ouvert par la 1re Loi Travail.

Dans une deuxième partie nous évoquerons la stratégie, comment s’organiser autrement pour être plus offensif pour gagner, d’autres formes de luttes possibles plus autonomes, pourquoi pas en combinaison avec des syndicalistes révolutionnaires en auto-organisation.

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Fil conducteur de L’École Volante de Radio Pikez : « Vie et mort du syndicalisme »


Intro : aux origines du syndicalisme

  • 1791 : « loi le Chapelier » qui interdit le droit de coalition des métiers et les grèves
  • 1848 : des clubs et sociétés secrètes = « proto-syndicalisme »
  • 1864 : suppression du délit de coalition et de grève (loi Ollivier) -) fin de la Loi Le Chapelier
  • 1895 : création de la CGT = anarcho-syndicaliste
  •  1906 : Charte d’Amiens = possibilité d’expropriation… Consécration du syndicalisme révolutionnaire (voir extrait en annexe)
  • Années 80, la période néolibérale : fin des « 30 glorieuses », chocs pétroliers 1973 et 1979, crise économique, désindustrialisation et début d’un chômage de masse, financiarisation, dérégulations, libre circulation des marchandises, des capitaux et des travailleurs = mise en concurrence des travailleurs par la mondialisation (baisse des normes sociales et écologiques) etc.
  • 1981 : Miterand au pouvoir (PS)
  • 1983 : « tournant de la rigueur » (austérité), le PS accélère les privatisations et dérégulations, abandon de la classe ouvrière (Terra Nova).
  • 1989 : chute du mur puis de l’URSS, du « socialisme réellement existant » : baisse du rapport de force géopolitique international

1) Quel bilan du syndicalisme dans une stratégie globale pour faire gagner le mouvement social et écologiste ?

2) Que faire pour gagner et rompre le cycle de défaites ? (La « victoire » de 1995 n’était qu’un frein à des réformes néo-libérales, elle n’a pas permis de nouvelles conquêtes)

1) Bilan (désastreux) du syndicalisme

En lien notamment avec le cycle de luttes de classes commencé avec la Loi Travail (2016) en passant par les Gilets Jaunes et la grève contre la « réforme » des retraites.

  • qu’en est-il du syndicalisme du quotidien ? Pouvoir pour aider les travailleurs dans les entreprises (selon la taille) ?
  • face à l’émiettement du monde du tavail ? Agonie du CDI comme norme et précarisation (CDD, temps partiels subis, ubérisation, auto-entreprenariat etc.)
  • face au chômage de masse ? (« l’armée industrielle de réserve » = pression à la baisse sur les salaires par la mise en concurrence des salariés et la mondialisation etc.)
  • échec des « négociations », du « dialogue social » : des conquêtes possibles dans le mode de régulation fordiste du capitalisme mais semblant impossibles dans celui « néolibéral » car le rapport de force étant trop en faveur du capital à la domination débridée (faiblesse des régulations).
    Voir en annexe F. Lordon
  • problème des bureaucraties syndicales pas assez offensives voire « contre-révolutionnaires »

"Le dialogue et l’écoute doivent retrouver leur place dans notre pays", écrivirent-ils, à l’issue de cette rencontre entre leurs numéros uns respectifs au siège de la CFDT. "C’est pourquoi, nos organisations dénoncent toutes formes de violence dans l’expression des revendications".

  • structures rigides et pas assez démocratiques dont le but n’est plus que de se survivre en tant qu’institution ?
  • entre-soi et manque d’ouverture sur le « hors cadre » de la société civile : appropriation du mouvement social
  • séparation/corporatisme = manque de stratégie de coordination offensive, de montée en généralisation c’est à dire de politisation (horizon communiste ?)
  • pour par exemple la socialisation de l’outil de production et à minima, revenir sur les privatisations réalisées depuis 1986, pour plus de services publics de qualité (+ de moyens etc.)
  • exemple du 05/05/2021 à Brest : syndicaliste appelant convergence la réunion au même endroit de la CGT Cheminots, Santé, Spectacle et Éducation...


2) Que faire pour gagner ?

*Quelles stratégie pour quel fond global ?
(expropriations, changement de « mode de production » etc.)

  • un véritable syndicalisme révolutionnaire ? La CNT peut-elle être une structure le permettant ?
  • changer de l’intérieur les grandes centrales syndicales bureaucratisées ? (CGT etc.)
  • les limites : structure trop rigide et difficile à bouger suffisamment + ostracisation ?
  • autonomie à côté des syndicats ? Quelles formes d’organisation nouvelles ?
  • La forme de collectifs in-situ inter-luttes, selon les circonstances de luttes particulières mais pouvant perdurer par temps calme, semble plus adaptée et correspondre mieux à une structure qui serait mouvante et non sclérosée comme la proposition syndicale actuelle.

Voir : Contre-Courant – « Il suffira d’une étincelle » avec Anasse Kazib 18/02/2020 (1:15:06-1:20:05)

  • possible combinaison avec les syndicalistes révolutionnaires tous syndicats confondus en des Assemblées de villes ?
  • possible combinaison avec les syndicalistes révolutionnaires tous syndicats confondus en des Assemblées de villes ?
  • les limites :
  • l’exemple des AG interpro interluttes à Brest lors de la grève contre la réforme des retraites (05/12/2019 à mars 2020) : « démocratisme abstrait », « horizontalité stérile », individualisme empêchant toute coordination(« chacun fait ce qu’il veut), volonté absolue antihiérachique -) la moindre tête qui dépasse doit être coupée et refus de division du travail militant car risquant d’entraîner la spécialisation !...
  • l’exemple de Quartz Occupé comme possible lieu de « convergence » ? Comment faire pour être ensemble et non côte à côte ?

*Sur des éléments stratégiques, les limites de cette addition de luttes séparées, voir ce texte publié sur QG : « A propos de la conjoncture actuelle » par Alain Badiou

  • quels moyens d’actions ? Grève (générale, du zèle), blocage et occupations, « happenings », sabotages ? Autres ?...
  • articulation avec les luttes « sociétales » ? Une victoire partielle sur une lutte particulière (antiracisme) peut être une étape dans la lutte des classes (S. Zizek)
  • articulation avec les luttes internationales ? Déjà compliqué de coordonner nationalement ?...

Conclusion :

Tentative de synthèse de nos discussions et perspectives rapides pour les luttes (locales).

Annexe


Charte d’Amiens 
 

« Dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. ; Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme ; il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera dans l’avenir le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale. »

Figures du communisme

Frédéric Lordon (paru le 5 mars 2021, La Fabrique éditions)

« Quand le cadre est devenu aussi adverse, continuer de vouloir s’y battre sans même esquisser la perspective de le transformer, tout en continuant d’en espérer des issues différentes, est un signe de santé stratégique, et peut-être mentale, défaillante. Voilà. l’impasse où se trouve rendu le syndicalo-syndicalisme. Il est certain que ce qu’il y a à bouger n’est plus de l’ordre de la « revendication » : il est d’un niveau qui appelle des transformations politiques. Refaire un cadre, ça n’est pas de la « revendication », c’est de la politique - pas la même grammaire. Les confédérations réellement combatives (il n’y en a pas trente-six…) doivent faire l’analyse de la fermeture définitive de l’espace social-démocrate dans lequel leur activité était fondamentalement inscrite, et muter en conséquence : il n’y aura pas de salut hors d’un syndicalisme s’assumant comme syndicalisme politique – et même comme syndicalisme révolutionnaire.

Dislocations

Pour les syndicats qui ne se sont pas vautrés dans la collaboration de classe comme pour les forces

politiques de transformation, contempler la chape écrasante des structures néolibérales n’est pas

« déprimant » : on y gagne et l’abandon des illusions condamnant à l’échec sans fin, et l’identification plus claire de ce à quoi il faut réellement s’attaquer. C’est d’ailleurs une vue d’autant moins déprimante que, depuis la crise financière de 2007-2009, ces structures, si elles continuent de remplir leur office économique, sont entrées dans une phase de délégitimation politique profonde. Et même cumulative, puisque les pouvoirs en place ont pour seule réaction d’approfondir le néolibéralisme en réponse à la crise du néolibéralisme. Depuis la loi Travail de 2016, le pays est entré dans une phase de conflictualité chronique. Chaque année ou presque connaît un « mouvement social » d’importance, et ces épisodes n’ont rien de séparé : entre deux flambées, la braise rougeoie, jamais ne s’éteint. La colère est devenue le bruit de fond politique de la société, et ça n’est pas que le symptôme d’un changement des humeurs collectives : également celui d’une arrivée aux limites, et d’une réouverture de degrés de liberté. »

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