Il nous paraît important maintenant d’élargir ce mouvement à une contestation plus ample des mesures antisociales comme la réforme de l’assurance chômage ou des retraites. Car disons le nous bien, ce gouvernement est bien décidé à appliquer coûte que coûte ses mesures néolibérales favorables aux plus riches et appauvrissant le reste de la population. Avec les lois liberticides (« sécurité globale », « séparatisme », « renseignement 2 » ; les 3 décrets DSAP etc.), ce sont de plus en plus de pouvoirs donnés à la Police pour nous réprimer, surveiller, contrôler… A la fois en manifestation et dans les quartiers pauvres où elle s’est largement autonomisée, notamment dans l’exécution d’actes violents, mais aussi concernant les services de renseignements : ils consolident leurs fichiers et moyens de surveillance généralisée, essentiellement par le biais du numérique. Ajoutez à cela un pouvoir très personnel et centralisé et la réforme sanitaire/sécuritaire de trop : le pass sanitaire.
Répression sanitaro-policière et casse néolibérale ne sont que les deux faces d’une même médaille !
Ils ne céderons rien à leur programme/mandat comme ils avaient si peu cédé aux Gilets Jaunes, avaient fait passer de force à coup de 49.3 le premier volet de la réforme des retraites et passé tant bien que mal les lois « sécurité globale » et « séparatisme ». Comme ils avaient également édulcoré la « Loi climat » pour ne pas gêner le « business as usual » et la profitabilité des entreprises françaises. Comme ils ne s’étaient pas réellement remis en question sur les violences policières et le racisme dans la police et la société, comme ils ne font pas grand-chose également contre les violences envers les femmes et n’avaient pas répondu pleinement aux revendications du mouvement des lieux de culture occupés. Le risque pour le mouvement social actuel est qu’il connaisse un pic, puis décroisse, le gouvernement restant inflexible dans le temps, puis que survienne une nouvelle vague sociale, que le gouvernement s’en fiche de nouveau comme de l’an 40 etc. et comme ça aussi longtemps qu’il seront au pouvoir !…
D’où l’importance de se donner des perspectives stratégiques…
Cette affluence, pour un mouvement social commencé en plein été, est exceptionnelle. Elle dépasse celle de la plupart des actes Gilets Jaunes… Les syndicats restent dans l’inertie. La CGT annonce se mobiliser en octobre contre la réforme de l’assurance chômage. C’est bien tard mais il faut que nous puissions amener cette vague sociale qui émerge actuellement à celle qui souhaitons-le commencera à la rentrée sociale afin de constituer un tsunami, un véritable mouvement de masse à même de faire plier ce gouvernement. Pour cela des grèves seraient les bienvenues. Afin d’élargir notre mouvement nous devons donc l’orient également sur l’égalité, et non pas uniquement la liberté individuelle. Ainsi revendiquer des services publics de qualité (du fric pour l’hôpital public) afin d’inciter les personnels du secteur public à rejoindre notre mouvement. Les Français sont également largement favorables à ne pas se voir casser leur régime de retraites comme le prévoit la réforme envisagée. Quant à la réforme de l’assurance chômage, de part son nouveau mode de calcul, elle entraînera une baisse de l’allocation journalière de 17% en moyenne la première année pour 1,15 million d’allocataires (UNEDIC). Donc ces masses de Français impactés pourraient nous rejoindre dans la rue ainsi que que toutes les personnes ayant accumulé de l’expérience militante dans le mouvement des « théâtres occupés », comme Quartz Occupé.
Pour poursuivre cet élargissement, nous ne devons pas taire des critiques légitimes, notamment envers des groupes d’extrême droite intolérants voire racistes qui divisent et font qu’une partie de la population craint de rejoindre ce mouvement et d’être associée aux idées les plus réactionnaires et excluantes. Et, sous peine de ne pas rompre l’unité, nous ne pouvons pas accepter des groupes et individus divisant et excluant la société sur des bases ethniques et religieuses. Ce n’est justement pas cela l’unité !
En résumer : élargir, en ayant aussi des revendications plus sociales, s’appuyer sur des groupes déjà constitués et structurés ayant de l’expérience et de l’organisation, pour un mouvement social encore plus massif ! Nous devons aussi être vigilants à ce que nos revendications ne s’expriment pas uniquement à la négative et ainsi être pour quelque chose, comme par exemple avec ce slogan : « égalité, justice, dignité » !
complements article
proposer complement