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Depuis la CNL de Rennes, propositions stratégiques pour la poursuite du mouvement

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Universités et lycées sont mobilisés, bloqués et occupés depuis 2 mois contre les différentes réformes de l’éducation menées par le gouvernement Macron. Ce mouvement est l’un des multiples foyers depuis lesquels s’organise la contestation contre la dynamique de précarisation généralisée et d’austérité qui s’abat actuellement sur nous. Dans un contexte d’attaques multiples et brutales contre des couches toujours plus larges de la population, une réponse ferme et déterminée doit s’exprimer depuis les différents secteurs touchés. Il ne s’agit toutefois pas de juxtaposer différentes catégories enfermées dans leurs luttes propres (salarié.e.s, étudiant.e.s., chômeur.euse.s, etc.), mais de permettre une intelligence commune de la situation, seule à même de s’opposer concrètement à l’offensive en cours.

Le 17 et 18 mars s’est tenue, à l’appel des étudiant.e.s de l’AG de Rennes 2, une Coordination Nationale de Lutte, regroupant des membres de plusieurs universités mobilisées contre les réformes de l’enseignement (Bordeaux, Nantes, Paris 1 et 3, Poitiers, Rennes 1 et 2, Toulouse, Tours) ainsi que des personnes en lutte de différents horizons. Cette initiative se veut un temps de rencontre et de composition, regroupant différents secteurs combatifs, dans le but d’élaborer des analyses et des perspectives stratégiques pour la poursuite.

Nous avons décidé de fonctionner sans mandat car nous n’avons pas de prétention à être représentatifs ou à être un organe décisionnel du mouvement en cours : il s’agissait plutôt d’ouvrir un espace depuis lequel formuler divers constats et propositions, dont nous laissons au mouvement réel le soin d’évaluer la pertinence et de s’en ressaisir selon les modalités qui lui semblera judicieuses.

Parmi les différents éléments que nous avons pu dégager, nous tenons à réaffirmer les trois positions suivantes :

1. La nécessité de défendre une université ouverte, accessible à tou.te.s, lieu d’organisation et d’expérimentation politique, autant que refuge pour les personnes migrantes.
2. Une telle vision de l’université ne peut prendre corps que dans la mesure où nous sommes capables de la défendre contre les intervention policières et la répression administrative.
3. Nous refusons la distinction entre étudiant.e et salarié.e, tant l’université est un lieu où la formation de la force de travail est sous l’emprise directe des exigences du patronat. De plus, dans leur quasi-totalité, les étudiant.e.s constituent déjà une part importante de la main d’oeuvre la plus précaire d’un marché du travail en pleine restructuration.

C’est pourquoi nous formulons les propositions suivantes :

1. Le réinvestissement des universités par des processus de lutte, en mettant à disposition les locaux et les outils à celles et ceux qui en expriment le besoin dans leur dynamique d’organisation (lycéen.ne.s, salarié.e.s, chômeur.euse.s, migrant.e.s, etc.), ainsi qu’en ouvrant les assemblées du mouvement à toutes et tous.
2. En cas d’intervention policière dans une université, nous appelons à une réponse dès le lendemain dans toutes les universités de France, par le blocage ou toute autre modalité localement définie. De même, nous appelons à réagir de manière solidaire contre toutes les attaques à l’encontre des mouvements de grève en cours ou des occupations de migrant.e.s. De plus, si une présidence d’université tente de répondre à une menace de blocage par la fermeture administrative, nous proposons à chaque AG de voter le principe de reconduction du blocage au lendemain de ladite fermeture.
3. Nous appelons à mettre en place une jonction effective au moyen des outils suivants :

  • Constitution d’Assemblées Générales Interpro/Interluttes
  • Mise en place de têtes de cortèges unitaires regroupant les composantes en lutte dès le 22 mars
  • Renforcement des mouvements de grève en cours par la coordination des jours et des modes d’action entre étudiant.e.s et grévistes, notamment du rail.

Nous proposons de rejoindre la journée d’actions contre la réforme de l’éducation du 27 mars, en s’organisant avec les lycées en lutte pour mener des actions en direction du travail précaire et de ses instances de gestion, selon les modalités localement définies.

De plus, nous proposons la date du 3 avril pour organiser dans chaque ville un soutien direct à la grève des cheminot.e.s qui commencera ce jour-là, en allant les rejoindre sur leurs piquets de grève ou en menant tout type de manifestation ou d’action susceptible de renforcer leur mouvement.

Nous appelons les différentes universités à faire leurs cet appel et les propositions qui en découlent. Nous nous retrouverons le 31/03 et le 01/04 à Bordeaux pour une prochaine CNL, que nous souhaitons largement rejointe.

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